Alors que les positions de l'Ugtt et d'Ennahdha restent très tranchées, les tentatives de conciliation pour éviter la grève générale du jeudi 13 décembre demeurent timides et surtout, infructueuses.
Après que l'ancien ministre de Bourguiba et secrétaire générale de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Ahmed ben Salah, ait jeté l'éponge, à l'issue d'une première rencontre avec Houcine Abassi, secrétaire général de l'Ugtt, resté ferme sur la décision de la grève générale, la rencontre entre M. Abassi et le président de la république provisoire, Moncef Marzouki, au palais de Carthage, n'a pas eu plus de succès.
D'autres tentatives, moins médiatisées, ont eu lieu, mais les deux parties demeurent sur leurs positions respectives.
L'Ugtt exige des excuses d'Ennahdha pour l'attaque de son siège par les «ligues de protection de la révolution», proches du parti islamiste au pouvoir, et la dissolution, par le gouvernement, de ces mêmes «ligues», qui pratiquent la violence politique à l'encontre des opposants à Ennahdha et au gouvernement.
Les dirigeants d'Ennahdha, pour leur part, continuent d'accuser des éléments gauchistes du Front populaire de faire monter la centrale syndicale contre le gouvernement et de rejeter toute implication du parti dans les actions menées par lesdites «ligues de protection de la révolution».
Pire encore : ces même «ligues» sont en train d'organiser des marches hostiles à l'Ugtt dans certaines villes du pays (Tunis, Sfax, Gafsa), alors qu'au sein de l'Ugtt, on est en train de mettre au point les détails relatifs à l'organisation de la grève générale. Afin d'en assurer le succès.
On voit mal comment, en l'absence d'excuses d'Ennahdha et de geste du gouvernement pour mettre hors d'état de nuire les «ligues» de la discorde, la grève générale pourra-t-elle être évitée.
I. B.