Tunisie : Les jihadistes armés passés de la montagne de Bouchebka à celle de ChâmbiLe groupe des jihadistes armés, qui s'est affronté lundi et mardi, avec des unités de la garde nationale et de l'armée, à la frontière algérienne, s'est déplacé de la montagne de Dernaya vers celle de Châmbi, un peu plus au sud.

 

Les affrontements armés avaient commencé lundi autour de Bouchebka, dans le gouvernorat de Kasserine (nord-ouest), faisant un mort côté tunisien, l'adjudant Anis Jelassi touché de trois balles au flanc (il ne portait pas de gilet pare-balles) et décédé des suites de ses blessures.

On ne connaît pas le nombre des éléments armés. On avait d'abord parlé de cinq, mais on avance aujourd'hui que leur nombre s'élèverait à 40.

On ne connaît pas non plus la nationalité des éléments armés, mais on suppose qu'ils y a parmi eux plusieurs algériens. Les forces de l'ordre ayant trouvé dans une grotte qui leur servait de gîte une carte d'identité algérienne, un stock de nourriture et des puces téléphoniques tunisiennes.

Mardi soir, des éléments ont tiré sur une voiture qui passait dans les parages dans une tentative de l'arrêter et d'en prendre possession. Ce qui a permis de repérer le mouvement du groupe.

Alors que les informations se font rares de la part des autorités sécuritaires, on peut estimer, en recoupant les données disponibles, qu'il s'agit d'un ou plusieurs groupes de jihadistes, probablement membres du groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), déployés dans la zone frontalière entre l'Algérie et la Tunisie et qui préparent des actions dans les deux pays. D'autant que les forces de sécurité ont découvert, la semaine écoulée, dans les gouvernorats de Jendouba et du Kef, un véhicule et des caches d'armes, de munitions et d'équipements servant à la confection d'explosifs, et plusieurs éléments salafistes ont été arrêtés, actuellement interrogés par les services spéciaux à Tunis.
Mardi, le porte-parole de la garde nationale, Tarek Omrani, a démenti les rumeurs sur une reprise des affrontements, assurant qu'aucun membre du groupe armé n'a, jusque là, été arrêté en raison de la «rudesse des reliefs».

Selon lui, les opérations de ratissage se poursuivaient en coordination avec les autorités algériennes et avec la participation d'agents des diverses brigades de la garde nationale (commandos, forces d'intervention, garde frontières, brigades anti-terroristes et brigades canine), ainsi que les forces de l'armée nationale.

«Il n'est pas possible de déterminer la nature des armes en possession du groupe ni le nombre de ses membres ou les raisons de leur présence dans la zone, avant leur arrestation», a dit M. Omrani.

Les forces de la garde nationale, a-t-il indiqué, se sont dirigées, lundi, à la montagne de Dernaya après avoir reçu des informations provenant d'un garde forestier sur la présence de 4 à 5 individus dans cette zone frontalière.

Encerclés par des unités de la garde nationale, les membres du groupe armé ont tiré sur l'adjudant Anis Jelassi qui est décédé des suites de ses blessures.

I. B.