Selon des sources au ministère de la Justice, Sakher El Materi n'est pas, judiciairement parlant, en état d'arrestation, mais interrogé par les autorités des Îles Seychelles.
Le gendre de l'ex-président Ben Ali, poursuivi par la justice tunisienne dans plusieurs procès de corruption, a quitté récemment le Qatar, où il s'était réfugié après sa fuite le 14 janvier 2011, à la demande des autorités de ce pays.
Aux Îles Seychelles, paradis fiscal pour les riches désœuvrés de ce monde, où il s'était réfugié, les autorités l'ont arrêté et sont en train de l'interroger sur le passeport diplomatique tunisien dont il est en possession, et qui est périmé.
M. El Materi étant sous le coup d'un mandat d'arrêt international, les autorités des Îles Seychelles pourraient procéder à son arrestation et à son extradition vers la Tunisie.
Les autorités tunisiennes sont d'ailleurs en train de négocier cette extradition avec leurs homologues des Seychelles.
Reste que l'issue de ces négociations ne dépend pas de la volonté des Tunisiens. Il va donc falloir attendre pour voir comment les autorités seychelloises vont-elles réagir. Tout en maintenant la pression, officielle et officieuse (de la part des médias et de la société civile tunisiens), sur ces autorités afin qu'elles exécutent le mandant d'arrêt international à l'encontre de Sakher El Materi.
En résumé, le sort du gendre de Ben Ali (son arrestation et son extradition ou sa libération) dépend de la volonté des autorités des Seychelles et de leur disposition à coopérer avec les services de Noureddine Bhiri et Rafik Abdessalem, ministres respectivement de la Justice et des Affaires religieuses. Surtout si l'intéressé dépose une demande officielle d'asile politique dans ce pays. Subterfuge utilisé, et jusque là avec succès, par Belhassen Trabelsi, le beau-père de Ben Ali, réfugié au Canada.
I. B.