Tunisie : Moncef ben Salem s’octroie 200.000 dinars en guise de réparation Le ministre de l'Enseignement supérieur va pouvoir toucher quelque 200.000 dinars, soit ses salaires de professeur à l'Ecole nationale des ingénieurs de Sfax, depuis le 1er septembre 1987... jusqu'à ce jour.

 

Le problème : Moncef Ben Salem, professeur de mathématiques de son état, n'a pas donné de cours dans ladite université durant toutes ces années. Son appartenance au parti Ennahdha et les années passées dans les prisons de Ben Ali l'en ont privé.

Reste que s'octroyer aujourd'hui ce montant pour soi-disant réparer une injustice a quelque chose de saugrenu, surtout sur le plan déontologique.

Etant ministre de l'Enseignement supérieur, n'aurait-il pas dû éviter de prendre une décision dont il serait l'unique bénéficiaire? N'aurait-il pas été plus inspiré de laisser cette tâche à son successeur.

Le fait que sa décision soit justifiée par un verdict en sa faveur du tribunal administratif, comme il l'a souligné lui-même, ne change rien au fond du problème. Le style fruste de M. Ben Salem et son manque de doigté ne sauraient expliquer cette faute de goût que ses collègues d'Ennahdha et du gouvernement auraient dû, eux aussi, lui conseiller d'éviter.

I. B.