La Tunisie émet un emprunt obligataire de 25 milliards de yen sur le marché japonaisMoncef Marzouki, Mustapha Ben Jaâfar et Mohamed Ben Salem, entre autres responsables, ont été accueillis à Sidi Bouzid avec des sifflets, des huées et des jets de pierres et de tomates, lancées par une foule en colère.

 Des habitants de Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne, ont refusé de participer aux festivités officielles du 2e anniversaire de la révolution du 17 décembre, organisées par le gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahdha.

Selon notre correspondant, dix organisateurs des festivités se sont retirés après avoir vu la mainmise du parti Ennahdha sur l'événement et beaucoup de citoyens ont comparé la célébration du 2e anniversaire du déclenchement de la révolution à la célébration, le 7 novembre, de l'anniversaire de l'accession de Ben Ali au pouvoir.

Pas moins de 3000 personnes se sont rassemblées devant le gouvernorat agitant des bannières avec des slogans hostiles au gouvernement, qui n'a pas tenu ses promesses d'investissements et de créations d'emplois dans la région.

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Aux citoyens, qui lui rappelaient ses promesses de l'an dernier de ramener des investissements à Sidi Bouzid dans un délai de 6 mois, le président Marzouki a répliqué, du haut de la tribune érigée devant le siège du gouvernorat: «Pour une fois, le gouvernement ne vole pas, mais il n'a pas une baguette magique». Réplique qui a attisé la colère des présents qui l'ont hué.

Des pierres, des tomates et autres légumes, associées à des insultes, ont été jetées en direction de la tribune, avant même que Mustapha Ben Jaâfar ne commence son discours. La police a alors évacué les deux présidents avant que la situation dégénère.

«Echaâb yourid ethawra men jadid» (Le peuple veut de nouveau la révolution), «Chogl, Horrya, karama watanya» (Emploi, liberté, dignité nationale), lit-on notamment sur les banderoles brandies par la foule. Il s'agit des mêmes slogans agités, le 17 septembre 2010, à Sidi Bouzid.

Le matin, le président Moncef Marzouki avait posé une gerbe de fleurs sur la tombe de Mohamed Bouazizi, qui s'est immolé par le feu le 17 décembre 2010. La mère du premier martyr de la révolution tunisienne Manoubia Bouazizi a rencontré Moncef Marzouki (pendant 2 minutes tout au plus, selon elle) et lui a demandé d'accélérer l'investissement à Sidi Bouzid où la situation sociale s'est encore détériorée.

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Le chef du gouvernement Hamadi Jebali, qui a pris un congé de 2 jours, dimanche et lundi, s'est fait représenter, très opportunément, aux festivités par le ministre de l'Agriculture, Mohamed Ben Salem.

Z. A.