Tunisie : Le match Ennahha-Nida Tounes est bien enclenché Selon un sondage d'opinion de Sigma, le parti islamiste Ennahdha, qui domine la coalition au pouvoir, reste en tête des formations dans l'intention de vote des Tunisien(ne)s avec un taux de 20,2%.

Selon le même sondage, c'est le parti Nida Tounes, fondé en juin dernier par l'ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, qui campe solidement en seconde position avec 17,5%.

Très loin, on retrouve le Front populaire (gauche radicale) dans une surprenante 3e position (3,8%).

Avec seulement 3,3% d'intentions de vote, le Congrès pour la République (CpR ou Al Moatamar) est relégué à la 4e place. En perdant ainsi beaucoup de terrain, le parti de centre-gauche du président de la république provisoire Moncef Marzouki paye les frais de son alliance contre-nature avec Ennahdha.

Al Jomhouri (centre gauche), en 5e position avec 1,5% d'intentions de vote n'arrive toujours pas à décoller. Le changement de nom (il s'appelait le Parti démocratique progressiste lors des élections du 23 octobre 2011) et la fusion avec d'autres formations de même tendance progressiste ne semblent avoir donné plus de visibilité et de crédibilité à ce parti aux yeux des électeurs tunisiens.

Le plus grand perdant reste toutefois Ettakatol (ou Forum démocratique pour les libertés et le travail) du président de l'Assemblée nationale constituante (Anc), Mustapha Ben Jaâfar, qui se trouve en 6e position avec 0,9 d'intentions de vote, payant ainsi son alliance contre nature avec Ennahdha, et, surtout, sa soumission quasi-systématique aux dictats du parti islamiste. Il paye aussi les conséquences des innombrables défections qu'il a comptées au cours des derniers mois et de l'effacement de son leader, devenu presque transparent.

Les autres partis qui ferment le classement sont Al Aridha (7e avec 0,4%), El Wafa (8e avec 0,3%), Al Massar (9e avec 0,2%)...

Les autres partis légaux ont réalisé ensemble 0,6%.

Si, cependant 5,8% des personnes interrogées ont refusé de répondre, près de la moitié (45,5%) ne savent pas encore pour qui voter.

Ce dernier chiffre est intéressant, car il laisse une marge d'évolution et des places à prendre pour tous les acteurs politiques, si tant est qu'ils parviennent à forcer le respect et la confiance des électeurs au cours des prochains mois.

Le sondage a été réalisé entre le 18 et le 21 décembre, par téléphone, auprès d'un échantillon de 1.892

Tunisien(ne)s ayant 18 ans et plus (âge légal de vote) et il est crédité d'une marge d'erreur de 2,3%.

Imed Bahri