Tunisie : Tarak Dhiab refuse à Nida Tounes ce qu'il accorde aux Ligues de protection de la révolutionLe ministère de la Jeunesse et des Sports a refusé à Nida Tounes d'organiser son meeting de samedi dans une salle de sport à Djerba. Mais il a autorisé les Ligues de protection de la révolution à tenir un meeting dans un complexe sportif à Sfax.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports Tarak Dhiab, ancien Rcdiste devenu Nahdhaoui, ne porte pas Nida Tounes dans son cœur. Et c'est son droit. Reste qu'il se comporte souvent, non pas comme un commis de l'Etat, mais comme un partisan d'Ennahdha.

Il y a quelques semaines, il a empêché Nida Tounes de tenir son meeting à la coupole d'El-Menzah ou au stade Zouiten, à Tunis. Alors qu'il accorde habituellement ces lieux dépendant de son département aux associations proches d'Ennahdha qui invitent des imams et prédicateurs du Moyen-Orient à y faire de prêches extrémistes.

«C'est le ministre lui-même qui refuse de nous autoriser à tenir nos meetings dans des salles sportives; et cela est désormais clair», déplore un membre du parti de Béji Caïd Essebsi, qui donne, aujourd'hui, son premier meeting dans la région du sud-ouest, dans une salle privée à Djerba.

Les Ligues de la protection de la révolution (LPR), milices proches du parti islamiste Ennahdha, sont, quant à elle, les bienvenues dans les lieux dépendant du ministère de la Jeunesse et des Sports. La preuve : elles vont tenir, aujourd'hui, un meeting dans le Complexe sportif de Sfax.

Selon Hamadi Maâmmar, directeur du bureau exécutif des LPR à Sfax, qui parlait à nos confrères d'''Attounissia'', le meeting sera consacré aux moyens de protéger la révolution d'un éventuel retour du Rcd, ancien parti au pouvoir dissous. «Nous allons couper toutes les routes aux Rcdistes», a-t-il déclaré.

Dans un Etat de droit, une telle association, qui s'est illustrée par des actions violentes – dont une a causé mort d'homme, en octobre, à Tataouine –, se verrait retirer l'autorisation officielle.

Dans l'Etat de non-droit, en cours d'instauration en Tunisie par Ennahdha, c'est Nida Tounes – principal adversaire politique des islamistes – qui doit être empêché d'exister et d'organiser des meetings.

Qui a dit que la Tunisie est en voie de devenir une dictature?

Z. A.