«Il y a un écart considérable entre l'acte et la parole dans le discours politique du ministre de la justice», a affirmé, dimanche, à Hammamet, la présidente de l'Association des magistrats tunisiens (Amt).
Kalthoum Kannou, qui intervenait à l'ouverture de l'assemblée générale ordinaire de son association, a, également, parlé d'une volonté politique de porter atteinte à l'indépendance de la magistrature et imputé au gouvernement l'entière responsabilité du retard pris dans la promulgation d'une loi portant création de l'instance provisoire de la magistrature.
Le chapitre dédié à la magistrature dans l'avant-projet de la Constituante, a-t-elle regretté, ne répond pas aux ambitions des magistrats, notamment en l'absence de normes internationales garantissant l'indépendance du secteur. Elle a, également, réaffirmé le refus de l'Amt du projet présenté par le ministère de la Justice sur la déontologie des magistrats, estimant que ce projet représente, à plusieurs égards, une ingérence du pouvoir exécutif dans la magistrature.
La vice-présidente de l'Amt, Raoudha Qarafi a, pour sa part, estimé indispensable pour les magistrats d'adopter une position claire vis-à-vis des attitudes du ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, qui, a-t-elle dit, «s'est permis de pervertir les jugements dans l'affaire Cactus Prod et Sami Fehri et d'entraîner la Cour des comptes dans des tiraillements politiques».
L'assemblée générale ordinaire de l'Amt devait permettre d'évaluer les performances des structures de l'association et de débattre de la situation de la magistrature et des magistrats dans le pays.
I. B. (avec Tap).