Selon le baromètre politique 3C Etudes de décembre 2012, le parti au pouvoir garde encore son leadership, alors que Béji Caïd Essebsi, chef de file de l'opposition, tient la corde aux présidentielles devant Marzouki...
Par Marouen El Mehdi
Il n'y a pas eu de surprises dans le sondage d'opinion effectué par l'Institut 3C Etudes qui en est à sa douzième vague mensuelle. Ce sondage, réalisé du 13 au 19 décembre, a réuni 1.692 personnes à travers tous les gouvernorats du pays.
Il y a lieu de noter qu'une forte majorité des personnes interrogées demeure encore indécise (41%) et le risque du scénario des dernières élections du 23 octobre 2011, avec la moitié des électeurs potentiels restés chez eux, demeurerait d'actualité.
Législatives et présidentielle : statu quo
Pour les élections législatives, prévues à la seconde moitié de 2013, Ennahdha (islamiste conservateur) garderait son avance sur Nida Tounes (libéral, 33,9%, contre 28,4%), confirmant à peu près les résultats du sondage précédent, alors que le Front Populaire (gauche radicale) préserverait sa troisième place avec 9,4%, loin devant le Parti républicain (Al Jomhouri, 6%), Al Aridha (5,1%), le Congrès pour la république (CpR, 4,7%) et Ettakatol (3,2%).
Si des élections présidentielles avaient lieu aujourd'hui, c'est Béji Caïd Essebsi, leader de Nida Tounes et chef de file de l'opposition, qui viendrait en tête avec 10,5% des suffrages devant Moncef Marzouki (7%), soit environ les mêmes chiffres du précédent sondage, alors que Mustapha Ben Jaâfar se situerait loin à la troisième place (3,1%), juste devant Hamadi Jebali (2,8%) et Hamma Hammami (2,3%). Quant à Rached Ghannouchi, il pointerait au bas du tableau avec 1,1%. Et si jamais on aurait besoin d'un second tour pour élire le président, c'est Marzouki qui passerait en tête (51,7%) devant Caïd Essebsi (48,3%).
Les autres chiffres du sondage
Prestation du gouvernement: le degré de satisfaction s'est légèrement rétracté en décembre pour se situer à 40% alors qu'il était de l'ordre de 66% en février 2012.
Prestation de l'opposition: le degré de satisfaction se reprend un peu pour atteindre 28%, mais il est encore loin de faire l'unanimité.
Prestation des médias: 64% des Tunisiens se déclarent satisfaits, soit 3 points de moins que lors des deux mois précédents.
Situation sécuritaire: la satisfaction atteint 44% et enregistre une légère hausse.
Et ses curiosités...
Parmi les curiosités de ce sondage concernant les élections présidentielles, quelques noms ont été cités, à la surprise générale, comme étant des candidats possibles, dont ceux de Zine Al Abidine Ben Ali, le président déchu en fuite en Arabie saoudite depuis le 14 janvier 2011, Habib Bourguiba, décédé il y a plus de 12 ans, le journaliste dissident Taoufik Ben Brik, le leader salafiste djihadiste Abou Yadh, en fuite depuis l'attaque de l'ambassade américaine le 4 septembre dernier, la militante des droits de l'homme Radhia Nasraoui, le député Ibrahim Kassas, le chef du l'Union patriotique libre (Upl) et président du Club africain Slim Riahi, le présentateur de télévision Moez Ben Gharbia, l'ex-président de l'Isie Kamel Jendoubi, le chef d'état major des armées le général Rachid Ammar, l'ancien Premier ministre Mohamed Ghannouchi, le leader d'Al-Aridha Chaâbia Hachemi Hamdi, la députée Maherzia Laâbidi, le leader du Parti des patriotes démocrates (Watad) Chokri Belaïd et la secrétaire générale du Parti républicain Maya Jeribi.