Tunisie : Al Jomhouri et le Front populaire dénoncent le recours aux milices politiquesLe Parti républicain (Al-Jomhouri, centre gauche) et le Front populaire (FP, gauche radicale) ont appelé, mardi, à l'organisation d'un congrès national sur la lutte contre la violence.

Dans une déclaration commune, les deux partis ont souligné leur engagement à poursuivre les concertations et à coordonner les actions de terrain pour défendre les libertés, combattre la violence et soutenir les mouvements populaires justes.

Ils se sont, également, déclarés préoccupés face à la situation confuse dans le pays et à l'incertitude quant la fin de la phase transitoire, faisant remarquer que l'intérêt de la Tunisie et sa stabilité exigent la fin de cette phase et l'organisation des élections dans les plus brefs délais.

Dans la même déclaration, le Parti républicain et le Front populaire ont dénoncé «l'atteinte, dimanche dernier, à Djerba, à la liberté de réunion» - par allusion à l'attaque d'un meeting de Nida Tounes par des milices proches du parti islamiste Ennahdha, au pouvoir - qui, ont-ils dit, vient s'ajouter aux précédentes attaques, notamment celle du 14 décembre contre le siège central de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt).

Ces agressions, ont-ils précisé, viennent confirmer la nouvelle démarche (du parti islamiste au pouvoir, Ndlr) consistant à mobiliser des milices pour semer la violence, mettant en garde contre les conséquences désastreuses de telles pratiques sur le processus de transition démocratique, la paix sociale et la sécurité du pays.

Ils ont, dans ce contexte, réaffirmé leur appel en faveur de la dissolution des soi-disant «Ligues de protection de la révolution» et de la consécration de la neutralité des ministères régaliens, notamment ceux de la Justice et de l'Intérieur, faisant remarquer que la réalisation de ces revendications constitue la condition sine qua non pour la réussite de la phase transitoire.

D'autre part, ces deux formations politiques se sont dites profondément préoccupées face à la dégradation de la situation sociale des citoyens, à cause du chômage, de l'augmentation des prix, du blocage des processus de développement dans les régions et de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays.

«La réussite de la révolution et le triomphe de la démocratie sont tributaires de la satisfaction des revendications sociales légitimes des citoyens dans toutes les régions», ont estimé le Parti républicain et le Front populaire, réitérant leur soutien aux mouvements pacifiques pour revendiquer l'emploi et le développement équitable.

I. B. (avec Tap)