L'ex-conseiller chargé de l'information du président de la république provisoire Moncef Marzouki comparaîtra une 3e fois devant la cours d'appel militaire de Tunis. L'audience aura lieu le 4 janvier.
Ayoub Massoudi a été accusé d'«atteinte au moral de l'armée et diffusion de fausses nouvelles à travers les médias» suite à sa démission de son poste de conseiller et sa dénonciation de la manière avec laquelle s'est déroulée l'extradition de Baghdadi Mahmoudi, l'ex-Premier ministre libyen de Kadhafi : une affaire qui a été fortement condamnée par la majorité des Tunisiens ainsi que par l'opinion publique nationale et internationale.
Une plainte a été déposée contre lui par le général Rachid Ammar, chef d'état major interarmes, et le ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi.
Après plusieurs audiences, le tribunal militaire de première instance l'a condamné, le 21 septembre, à quatre mois de prison avec sursis et un dinar tunisien symbolique d'amende. Il a, par ailleurs, ordonné la levée de l'interdiction de voyage le concernant. Toutefois, cette interdiction est toujours en vigueur et l'administration judiciaire refuse d'appliquer le jugement.
Le comité de défense a décidé de faire appel du verdict et Ayoub Massoudi a déjà comparu deux fois devant la cours d'appel militaire. Une prochaine audience a été fixée pour le 4 janvier.
Interdit de voyage depuis le 15 août, presque 5 mois se sont écoulés depuis qu'Ayoub Massoudi n'a pas pu voir ses deux enfants Meymoun (2 ans), Cheima (5 ans) et sa femme Zohra tous résidants en France.
Les membres de son comité de soutien, qui ont assisté à toutes les audiences, affirment avoir «observé un changement de ton dans le traitement du dossier et dans le discours du juge qui marque un manque de neutralité et d'impartialité dans l'instruction du dossier.»
Dans un communiqué parvenu à Kapitalis, ils parlent d'«acharnement» et d'«instrumentalisation de la justice militaire pour punir un homme qui a osé critiquer et dévoiler les dessous d'une affaire qu'il a qualifié de ''trahison d'Etat''». Et appréhendent «l'aggravation de la situation et un éventuel changement du jugement de sursis en prison ferme.»