Tunisie : Le caporal-chef Badri Tlili s'est-il vraiment suicidé?Le ministère de la Défense nationale affirme que la seconde autopsie du corps du caporal-chef Badri Tlili privilégie l'hypothèse de la mort suite à une asphyxie par pendaison. Sa famille continue de rejeter la thèse du suicide.

Le ministère précise, dans un communiqué publié lundi, que l'autopsie effectuée à l'hôpital Charles Nicolle, sous la direction de deux médecins légistes hospitalo-universitaires, a abouti au même résultat que la première autopsie effectuée à l'hôpital militaire, à Tunis.

S'agissant de l'interrogatoire auquel a été soumis le caporal-chef, le ministère explique que les investigations précédant l'enquête judiciaire se font conformément à la loi et dans le respect des droits de l'Homme. Il ajoute qu'il n'existe pas de prisons à l'armée nationale mais des quartiers disciplinaires.

Le ministère de la Défense regrette l'exploitation de cet accident par certaines parties et la remise en doute de la crédibilité de la justice militaire, qui ne font que renforcer la douleur de la famille du défunt. Il affirme avoir soutenu la famille du caporal-chef pour l'établissement de la seconde autopsie afin de lever toute équivoque sur ce «douloureux accident», rassurer la famille du défunt et éclairer l'opinion publique.

En ce qui concerne les liens entre la personne décédée et le groupe terroriste, le porte-parole du ministère de la Défense nationale, le général Mokhtar Ben Nasser a indiqué à l'agence Tap que la justice militaire s'est engagée à faire le suivi de l'affaire, ajoutant que le défunt a, seulement, avoué avoir des liens avec un élément du groupe terroriste sans donner d'autres détails sur la question.

Aucun manque n'a été enregistré dans le dépôt d'armes à la caserne militaire du Kef où travaillait le caporal-chef Badri Tlili, a fait aussi remarquer la même source.

Un membre de la famille du défunt a déclaré à l'agence Tap que les conclusions définitives de la seconde autopsie seront annoncées dans une dizaine de jours, ajoutant que les résultats préliminaires imputent la mort à un étranglement, ce qui démentirait la thèse du suicide. Il a ajouté que les médecins légistes ont effectué des prélèvements du cerveau et des poumons du défunt pour déterminer les raisons exactes de la mort.

La famille du défunt avait rejeté la version du suicide avancée par le ministère de la Défense nationale après avoir remarqué des ecchymoses et des lésions à la tête du défunt.

Le caporal-chef, Badri Tlili (39 ans), a été inhumé, lundi après-midi, à Barnoussa, dans le gouvernorat du Kef. En présence de nombreux militaires parmi ses collègues.

I. B. (avec Tap).