Le doyen de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, jugé pour avoir agressé une étudiante en niqab, connaîtra son jugement le 17 janvier.
Cette décision a été annoncée par le juge du tribunal de première instance de la Manouba (ouest de Tunis) devant lequel le doyen comparaissait à l'issue d'une ultime audience de plaidoiries.
Au cours des plaidoiries un des avocats du doyen a accusé le procureur «de pratiquer la justice comme au temps de (Zine El Abidine) Ben Ali», le président déchu.
«Je suis serein et confiant que la magistrature rendra justice à l'université», a déclaré M. Kazdaghli au sortir de la salle d'audience devant laquelle des militants des droits de l'Homme tunisiens et étrangers et responsables politiques s'étaient massés.
«Nous défendons l'État de droit et les institutions», a ajouté le doyen, dénonçant son procès comme «une vaine tentative de mettre à genoux les universitaires et de miner le fonctionnement démocratique de l'université».
Habib Kazdaghli, dont le procès a été reporté plusieurs fois depuis l'été, a été inculpé d'«acte de violence commis par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions» et risque jusqu'à cinq ans de prison.
Les faits remontent au mois de mars, lorsque deux étudiantes portant le voile intégral ont mis à sac son bureau, selon lui. L'une d'entre elles, qui avait été exclue de la faculté pour avoir porté le niqab en salle de cours, accuse l'universitaire de l'avoir giflée. Les deux étudiantes sont poursuivies dans ce même procès pour avoir attaqué le bureau du doyen, un homme de gauche soutenu par les syndicats universitaires et l'opposition. Un bras de fer oppose depuis 2011 la direction de cette faculté de 13.000 étudiants à la mouvance salafiste. Il a été déclenché le 28 novembre 2011 avec une manifestation d'étudiants et de salafistes réclamant l'accès en cours des étudiantes en niqab. L'opposition laïque accuse le gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahdha de chercher à islamiser la société tunisienne.
Source : Afp.