Le Congrès pour la république (CpR) a rendu public, samedi, un fac-similé de l'attestation de la déclaration sur l'honneur des biens signée par son porte-parole Hedi Ben Abbes, en date du 4 janvier 2013. Trop peu, trop tard...
Par Imed Bahri
Hedi Ben Abbes, qui s'est toujours présenté comme un professeur d'université, passant sous silence ses activités commerciales, avait déclaré, jeudi 3 janvier, sur Attounissia TV, ne pas posséder d'actions dans la société MB-Cie.
Pourtant, un procès verbal d'assemblée générale extraordinaire de cette entreprise circulant sur les réseaux sociaux apporte la preuve du contraire. Datée du 31 mai 2010 et enregistré à SIE de Marseille, le 28 juin 2010 (bordereau numéro 2010/409, case N°15), ce PV affirme, dans sa première résolution, que Hedi Ben Abbes, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères chargé des Affaires de l'Amérique et de l'Asie (excusez du peu !), acquiert 50 actions d'une valeur nominale de 100 euros chacune, émises avec une prime d'émission de 300 euros par action.
Cet homme ne dit pas toute la vérité.
La société MB-Cie, spécialisée dans l'affrètement et l'organisation des transports, a été créée en 2002 à Marseille, avec pour nom commercial Embassy-Comatral France. Son siège social se trouve au N° 10, Place de la Joliette, Les Docks Atrium 10.8, 13002 Marseille. Employant 4 personnes, son capital s'élève à 125.000 euros. Son dernier bilan enregistré date de 2009. Il déclare un chiffre d'affaires de 489.000€ avec un résultat net de 103.000€.
La société est présidée par Mahmoud Ben Abbes, le frère du secrétaire d'Etat, mais ce dernier en est, statutairement, le directeur général.
Cette «affaire» démontre le manque de sincérité de certains membres du gouvernement actuel, leur recours systématique et constant aux mensonges (petits et grands) pour tromper l'opinion sur leur passé, leurs accointances et, surtout, leurs biens, notamment à l'étranger (n'est-ce pas messieurs Mohamed Ben Salem, Riadh Bettaieb, Houcine Jaziri...).
Si elle arrive un peu tard (M. Ben Abbes étant en poste depuis 13 mois), l'attestation envoyée par le CpR aux médias est insignifiante. Il ne s'agit plus de dire aux Tunisiens que tel ministre ou secrétaire d'Etat a fait – formellement – une déclaration de ses biens. Les Tunisiens ont désormais le droit de savoir le contenu de ces déclarations, qui doivent être publiques et, donc, publiées sur le site web du gouvernement.