Le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem aurait dû démissionner de son poste pour garantir l'indépendance de l'enquête sur le gaspillage des deniers publics dans l'affaire du Sheraton.
«L'intervention de l'institution en charge du contentieux de l'Etat pour défendre le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem dans l'affaire qu'il a intentée contre la bloggeuse Olfa Riahi suscite une polémique autour de la neutralité et de l'indépendance de cette institution», a affirmé, vendredi, le juge Ahmed Rahmouni, président de l'Observatoire national pour l'indépendance de la justice (Otij).
«Le ministère public aurait pu prendre en charge cette affaire sans l'intervention du chef du contentieux de l'Etat», a ajouté le magistrat, cité par l'agence Tap, soulignant que l'intervention de ce dernier au nom de l'Etat va exercer une pression et conférer au plaignant une supériorité.
Le chef du contentieux de l'Etat, a-t-il précisé, a pour mission de représenter l'Etat et d'en protéger les intérêts et les acquis, conformément à la Loi du 7 mars 1988, et non pas de protéger des intérêts personnels, même si cela concerne des ministres.
«Dans d'autres pays, le ministre des Affaires étrangères démissionne pour garantir l'indépendance de l'enquête», a-t-il aussi fait remarquer.
La bloggeuse Olfa Riahi avait publié sur Internet des factures de séjour du ministre des Affaires étrangères à l'hôtel Sheraton à Tunis et appelé à l'ouverture d'une enquête sur le gaspillage des deniers publics ainsi que sur le versement d'un don chinois estimé à un million de dollars directement dans un compte bancaire du ministère des Affaires étrangères.
I. B.