Comme il a peu de choses à faire et les journées sont très longues, Moncef Marzouki a trouvé la solution: écrire des livres. Cela lui permettrait, en plus, de joindre des deux bouts. Et de faire campagne pour... la prochaine élection.

 C'est une chance d'être président de la république provisoire et d'avoir peu de prérogatives. Cela permet de se la couler douce, qui plus est au frais de l'Etat, dans un immense palais, où le luxe le dispute à l'ennui, et, surtout, cela permet de mettre un peu d'argent de côté – pour les jours sans –. Il faut dire qu'avec 30.000 dinars de salaire mensuel, on peut se constituer un petit pactole. Pas malin non?

C'est la situation actuelle de l'ex-militant des droits de l'homme Moncef Marzouki. L'homme joue les utilités, en se moulant parfois dans le costume – qui lui sied le mieux – de l'opposant organique, tout en profitant des fastes et privilèges attachés à un pouvoir dont il n'a, finalement, que l'apparence.

Autre bénéfice et pas des moindres, M. Marzouki a beaucoup de temps pour s'adonner à son occupation préférée : écrire des livres où il critique les gouvernants et leur donne des leçons de bonne gouvernance.

Le prochain livre de Moncef Marzouki, ''Printemps arabe ou hiver islamiste? Les leçons de l'expérience tunisienne'' paraîtra le 11 avril prochain à Paris (collection ''Cahiers libres''; 180 pages; prix : 15,00 €).

L'ouvrage est écrit en collaboration avec Joseph Confavreux, journaliste à Mediapart.

Kapitalis reproduit, ici, en avant-goût, le quatrième de couverture de cet ouvrage.

«Homme de gauche d'une lucidité sans concession, promoteur d'une alliance politique inédite et difficile avec les islamistes du parti Ennahda, le président tunisien Moncef Marzouki livre ici des clés décisives pour dépasser les clichés et les rumeurs qui brouillent l'accès à la réalité des ''printemps arabes''.

Moncef Marzouki, médecin neurologue et de santé publique, né en 1945 à Grombalia (Tunisie), s'est engagé dès 1979 dans la lutte pour la défense des droits humains, contre le régime d'Habib Bourguiba d'abord, puis, à partir de 1987, contre celui de Ben Ali. Constamment persécuté, il a été contraint à l'exil en France en 2001.

À la chute de Ben Ali, en janvier 2011, il est revenu en Tunisie, dont il a été élu président de la République par l'Assemblée nationale constituante onze mois plus tard. Moncef Marzouki est notamment l'auteur de ''Arabes, si vous parliez'' (Lieu commun, 1987; ''Afrique Orient'', 2012) et de ''Dictateurs en sursis. La revanche des peuples arabes'' (L'Atelier, 2009 et 2011).»

I. B.