Hollande en Tunisie, après que «les Tunisiens se dotent d'un nouveau Parlement»Invité aux festivités de célébration du 2e anniversaire de la révolution tunisienne, le président François Hollande a préféré se faire représenter, à cette occasion, par Hélène Conway-Mouret, la ministre déléguée chargée des Français de l'étranger.

Cette représentation a minima peut apparaître comme «un sous-calibrage de la relation, compte tenu de l'importance symbolique de la Tunisie dans le panorama du printemps arabe», estime Le ''Journal de Dimanche'', qui ajoute: «Après l'Algérie et le Maroc, le chef de l'État français fera le voyage de Tunis en 2013. Mais pas avant que les Tunisiens se dotent d'un nouveau Parlement.» Traduire: après la fin de la seconde phase transitoire, la tenue de nouvelles élections et l'installation d'un véritable pouvoir légitime.

L'émissaire de François Hollande livrera cependant aux autorités tunisiennes le message suivant: «La France a confiance dans le processus démocratique et dans la possibilité de conserver les acquis de la révolution.»

En d'autres termes, comme l'explique le journal français, Paris ne veut pas en «en faire ni trop ni pas assez». D'autant que le maintien des «acquis de la révolution» est loin d'être assuré par l'actuel pouvoir. Et pour cause : «les retards pris dans l'élaboration de la Constitution, les tentatives du parti islamiste au pouvoir Ennahdha de passer en force sur plusieurs points cruciaux ont renforcé la ''vigilance'' de la diplomatie française», souligne ''Le Journal de Dimanche''. Qui ajoute: «Dans cette situation d'instabilité, la France ne veut pas se sentir instrumentalisée dans le débat national préélectoral qui oppose les islamistes au camp divisé de l'opposition et des partenaires laïques d'Ennahda au sein du gouvernement.»

I. B.