L'expérience tunisienne de dialogue entre les syndicats ouvrier et patronal intéresse les Français: Houcine Abassi et Wided Bouchamaoui ont été invités à Paris pour en parler.
Houcine Abassi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du Travail (Ugtt) et Wided Bouchamaoui, présidente de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), ont été invités à Paris par le Mouvement des entreprises de France (Medef) pour parler de leur expérience de rapprochement entre patronat et syndicat.
Profitant de l'occasion, Houcine Abassi a rencontré, lundi, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Il lui a notamment demandé officiellement l'ouverture des archives françaises pour soulever le voile sur les circonstances de l'assassinat, en 1952, du leader syndicaliste Farhat Hached, fondateur de l'Ugtt en 1946.
Retour sur l'initiative de Dialogue national
Au centre du débat, aussi, la situation précaire des Tunisiens clandestins, l'encouragement des investisseurs français à venir s'implanter en Tunisie et le recyclage de la dette tunisienne en projets d'investissement...
«La centrale ouvrière n'a jamais cherché à comploter contre le gouvernement ou à lui mettre le bâton dans les roues. Personne de ses membres n'a été impliqué dans des affaires de corruption. Au contraire, l'initiative de Dialogue national proposée par l'Ugtt pour rassembler tous les partis est une preuve que nous sommes en train de trouver un arrangement pour que tout marche au mieux dans le pays», a précisé M. Abassi dans une interview, mardi, sur la chaîne France 24.
Le secrétaire général de l'Ugtt a ajouté qu'il n'y a pas de corrompus au sein de l'Uggt, comme le prétendent ceux qui cherchent à écorner l'image de la centrale et nuire à sa popularité. «Si c'est le cas et qu'il y a des preuves, les concernés n'ont qu'à traduire la ou les personnes concernées en justice», a déclaré M. Abassi.
Un dialogue harmonieux
De son côté, Wided Bouchamaoui a été reçue, aujourd'hui, par Laurence Parisot, présidente du Medef. «C'est pour parler de cette expérience tunisienne qui ressemble à celle des pays scandinaves et qui vise à instaurer un dialogue harmonieux entre la centrale syndicale et la centrale patronale, rapprocher les visions entre les ouvriers et les patrons et aller de l'avant pour donner un nouveau souffle à l'économie et sortir de la crise», a expliqué le chargé de presse de l'Utica.
Z. A.