Marginalisé par ses alliés d'Ennahdha, le président de la république, Moncef Marzouki a eu, mercredi, une série d'entretiens avec plusieurs chefs de partis. Objectif: montrer qu'il existe encore.
Officiellement, ces rencontres – complètement inutiles et qui s'apparentent à de la gesticulation, seule méthode de gouvernement à la portée de M. Marzouki – visent à «parvenir à un consensus national» et à «contribuer à faciliter l'action du gouvernement et de l'Assemblée nationale constituante (Anc).»
Le président Marzouki a ainsi rencontré Mohamed Bennour, porte-parole d'Ettakatol – et marionnette de Mustapha Ben Jaâfar –, Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha – il a dû rire sous cape celui-là ! –, Mohamed Abbou, secrétaire général du Congrès pour la République (CpR) – continuant à justifier l'injustifiable, lui et sa douce moitié! –, Maya Jribi, secrétaire générale du Parti Républicain (PR) et Néjib Chebbi, président du Haut comité politique du même parti – en quête désespérée d'un nouveau rôle à la hauteur de leur passé militant –, mais aussi les "Rcdistes de service": Béji Caid Essebsi, président de Nida Tounes, Kamel Morjane, président du parti Al-Moubadara (L'initiative), et Mohamed Jegham, président de l'Alliance Nationale.
Cette série de rencontres se poursuivra, jeudi, avec celles d'Ahmed Brahim, président d'Al Massar, et Hamma Hammami, président du Parti des travailleurs tunisiens (Ptt), porte-parole du Front Populaire, ainsi que d'autres personnalités politiques.
Ces entretiens interviennent au moment où des discussions sont menées au sein de la coalition gouvernementale pour un remaniement ministériel et un (très improbable) élargissement du gouvernement, ainsi que pour le lancement d'une initiative de dialogue national sur les prochaines échéances politiques et électorales. Dialogue interrompu, le 18 octobre dernier, par le refus du CpR, parti du président Marzouki, et de ses alliés d'Ennahdha, de participer à l'initiative de Dialogue national organisée par l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt).
Qui a dit que la transition démocratique tunisienne fait du surplace et que les «troïka» au pouvoir est l'otage des ambitions du parti Ennahdha d'instaurer une nouvelle dictature?
Président Marzouki, vous savez ce qui vous reste à faire : démissionner pour sauver ce qui reste à sauver de votre crédibilité!
I. B.