Le juge d'instruction près le tribunal de première instance de Tunis a auditionné, jeudi, le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem dans l'affaire qu'il a intentée contre la blogueuse Olfa Riahi.
Selon l'avocat du ministère des Affaires étrangères Me Fethi Laâyouni, cité par l'agence Tap, «M. Abdessalem a répondu à trois questions: les nuitées à l'hôtel Sheraton, le don chinois et la femme qui a séjourné à l'hôtel». «Les nuitées passées par Rafik Abdessalem à l'hôtel entraient dans le cadre des activités diplomatiques du ministère des Affaires étrangères», a-t-il expliqué.
Concernant le don chinois, Laâyouni a précisé qu'il a été accordé au ministère des Affaires étrangères et que toutes les procédures d'octroi et du transfert de ce don se sont déroulées conformément à la loi, assurant que le montant du fonds n'a pas encore été dépensé et se trouve encore au compte du ministère. «Le montant de ce don sera consacré à la couverture des dépenses du dernier Forum sino-arabe», a-t-il encore précisé.
D'autre part, Me Laâyouni a indiqué que la femme qui avait séjourné à l'hôtel est une proche du ministre, précisant que son client avait pris en charge le règlement de ses frais de séjour. «La proche parente du ministre a été contrainte à passer la nuit à l'hôtel en raison de la situation sécuritaire qui a prévalu le 18 juin 2012», a-t-il noté.
Une nouvelle accusation de falsification vient d'être portée contre Olfa Riahi, a-t-il encore indiqué, faisant remarquer qu'elle avait présenté un document falsifié pour accuser l'ambassade de Tunisie à Addis-Abeba d'avoir réglé les frais de séjour du ministre des Affaires étrangères dans un hôtel en Ethiopie, alors qu'il n'était pas dans ce pays en cette période.
La blogueuse Olfa Riahi est aussi accusée d'«usurpation de fonction» en se présentant comme journaliste. Car, à en croire M. Abdessalem, jeudi soir sur Attounissia TV, la blogueuse ne possède pas de carte de journaliste. Traduire: c'est la carte qui fait le journaliste!
I. B. (avec Tap).