L'Association des magistrats tunisiens (Amt) a organisé un rassemblement de protestation, jeudi, devant le siège de l'Assemblée nationale constituante (Anc)Les magistrats tunisiens «n'admettront plus l'ingérence du pourvoir exécutif» et «l'instrumentalisation de la magistrature» par l'actuel ministre de la Justice Noureddine Bhiri.

L'Association des magistrats tunisiens (Amt) a organisé un rassemblement de protestation, jeudi, devant le siège de l'Assemblée nationale constituante (Anc), auquel ont participé plusieurs magistrats des corps judiciaire, administratif et financier ainsi que des avocats et des représentants de la société civile.

Les protestataires ont appelé à accélérer la création d'une haute instance indépendante de l'ordre judiciaire et à garantir l'indépendance de la magistrature et du ministère publique vis-à-vis du pouvoir exécutif.

Dans une déclaration aux médias, la présidente de l'Amt Kalthoum Kannou a indiqué que le retard pris dans l'adoption de la loi portant création de la haute instance de l'ordre judiciaire a fait que «le pouvoir judiciaire et le ministre de la Justice accaparent l'ordre judiciaire ainsi que toutes les spécialités relevant du domaine de l'instance, notamment le mouvement des magistrats».

«Les magistrats n'admettront plus l'ingérence du pourvoir exécutif ni l'instrumentalisation de la magistrature», a souligné Mme Kennou, appelant l'Anc à examiner en toute priorité le projet de loi portant création de la haute instance indépendante de l'ordre judiciaire.

«On ne peut pas parler de transition démocratique, d'élections libres et transparentes et de liberté d'expression quand la magistrature est assujettie», a martelé Mme Kannou.

Pour sa part, le président de l'Observatoire national de l'indépendance de la magistrature (Onim) Ahmed Rahmouni, a fait savoir que «la magistrature traverse une période difficile qui nous rappelle l'ancien régime», soulignant la nécessité de «réunir toutes les garanties pour consacrer son indépendance et la préserver de tous les tiraillements politiques».

I. B. (avec Tap).