Le président du parti islamiste Ennahdha (au pouvoir) renvoie l'annonce de la composition du prochain gouvernement au 20 janvier. Ce nouveau report pourrait ne pas être le dernier.
Rached Ghannouchi, qui parlait au micro de nos confrères de Mosaïque FM, a estimé que les discussions en cours au sein de la «troïka», la coalition tripartie au pouvoir (Ennahdha, Congrès pour la république et Ettakatol), ainsi qu'avec les autres partis politiques, se poursuivent pour définir un agenda pour la prochaine étape.
«Avant, c'était Ben Ali qui décidait de tout. Cela ne prenait pas beaucoup de temps. Aujourd'hui, on doit se concerter avec toutes les parties», a expliqué M. Ghannouchi, pour justifier le retard pris dans l'annonce d'un remaniement ministériel annoncé par le chef du gouvernement Hamadi Jebali depuis... 5 mois.
Ce retard trahit les difficultés qu'éprouve Ennahdha à décider des portefeuilles (et des noms) à garder (ou à renvoyer pour manque de rendement). Il trahit aussi les divergences au sein de la «troïka», où l'accord est difficile à obtenir, notamment en ce qui concerne les ministères de souveraineté (Intérieur, Justice et Affaires étrangères) qu'Ennahdha veut continuer à contrôler.
Les discussions pour faire entrer au gouvernement un ou plusieurs représentants d'autres partis n'avancent pas, elles non plus, au rythme voulu, Ennahdha n'ayant que des portefeuilles très secondaires à distribuer.
Conclusion : la date du 20 janvier sera difficile à respecter et d'ici là, un nouveau report n'est pas à écarter.
R. K.