Les habitants de Sidi Bou Saïd, qui ont effectué une deuxième marche de protestation, dimanche, en direction du Palais de Carthage, ont été empêchés de s'approcher du palais. Ils appellent au départ d'un «président sans décision». Vidéo.
Des centaines de protestataires, dont de nombreux artistes et hommes (et femmes) de culture, se sont dirigés, dimanche, de Sidi Bou Saïd vers le Palais de Carthage pour exprimer leur colère contre «un président sans prérogatives».
«Raïss bla qarar yraweh iched eddar» (littéralement: «Un président sans décision, rentre à la maison»), scandaient les manifestants, qui ont été bloqués sous le pont, près du kiosque Total, à une centaine de mètres du palais.
Un communiqué de la présidence de la république a, certes, été rendu public, samedi soir, condamnant l'incendie par des inconnus du mausolée de Sidi Bou Saïd. Mais la société civile ne peut plus se contenter de communiqués, qui ne font plus peur à personne, et surtout pas aux extrémistes religieux qui détruisent des monuments et des mausolées. D'autant que, samedi, quelques heures avant l'incendie du mausolée de Sidi Bou Saïd, le président accueillait au Palais de Carthage, une délégation des Ligues de protection de la révolution, les milices violentes d'Ennahdha qui ont commis de nombreuses violences à l'encontre des partis de l'opposition, des artistes et des représentants de la société civile.
Il y a quelques mois, le président Moncef Marzouki avait même reçu des dirigeants salafistes au Palais de Carthage. Quelques jours plus tard, le prédicateur salafiste Béchir Ben Hassine donnait une conférence sur l'islam au Palais de Carthage.
M. Marzouki feint-il de ne pas savoir que ce sont ces extrémistes religieux, nourris de wahhabisme et financés par l'argent des pétrodollars, saoudiens, qataris et autres, qui inspirent les atteintes aux symboles de la culture nationale tunisienne.
Z. A.