Près d'une quarantaine de salafistes, rassemblés lundi devant l'ambassade de France à Tunis, ont brûlé le drapeau tricolore. Ils protestent contre l'opération militaire menée par la France contre les djihadistes au Mali.

Alors que de tous les côtés, sur l'Avenue Habib Bourguiba, bariolée au couleurs de la fête, pour célébrer le 2e anniversaire de la révolution, certains appellent au rassemblement, d'autres crient de tous leurs poumons au droit à l'emploi et à la dignité et d'autres encore appellent à l'inscription de la chariâ dans la constitution, des salafistes et des membres des Ligues de protection de la révolution (LPR), des milices violentes proches du parti Ennahdha au pouvoir, se sont détachés de tout ce beau monde.

Ils se sont rassemblés dans le terre-plein central entre le siège de l'ambassade de France, protégées par des fils de barbelés, et la cathédrale de Tunis, et brûlé le drapeau de Bleu-Blanc-Rouge.

Le choix de l'endroit par les salafistes pour protester n'est pas fortuit. (Photos Mohamed M'Dalla).

Par ce geste, ils ont voulu dénoncer l'intervention, depuis 3 jours, de l'armée française contre leurs frères djihadistes au nord du Mali.

Sous le gouvernement Ennahdha, le djihad a désormais beaucoup d'adeptes en Tunisie. Et l'appel au djihad fait partie du droit d'expression.

Est-ce là l'objectif de la révolution de la liberté et de la dignité, dont on est censé fêter, ce lundi, le 2e anniversaire?

M. M'Dalla