Le ministre de l'Education nationale Abdellatif Abid a utilisé la police politique pour faire pression sur les directeurs des lycées afin qu'ils lui remettent la liste nominative des enseignants en grève.
C'est ce qu'a affirmé, mardi, Lassaâd Yaâcoubi, secrétaire général su Syndicat de l'enseignement secondaire sur les ondes de ShemsFM. «Ce sont des pratiques inspirées de celles de Ben Ali», a-t-il commenté. Et d'ajouter que la grève a été un succès avec un peu plus de 93% de participation, et non un échec comme l'a déclaré le ministre Abdellatif Abid.
Selon le syndicaliste, la police politique a réagi, mardi, avec force en faisant pression sur les directeurs des lycées afin que ces derniers lui remettent la liste des noms de professeurs grévistes.
«Le ministre de l'Education nous sert aujourd'hui le même disque de Ben Ali. Et au lieu de s'intéresser aux enseignants et à son ministère dans les moments les plus difficiles, il passait le plus clair de son temps à faire sa campagne électorale au Qatar, en Arabie saoudite et dans les pays du Golfe, pour décrocher le poste de secrétaire général de l'Alecso», a-t-il précisé. Poste qui a été attribué, à la suite d'un vote régulier, à un Koweïtien.
Les directeurs régionaux ont demandé aux directeurs des lycées de se rendre au bureau du ministre, a encore précisé Lassaâd Yaâkoubi, avant de lancer: «Je lui dis dès maintenant que les directeurs ne répondront pas à la convocation et qu'ils sont solidaires avec leurs enseignants car ils ont les mêmes revendications».
M. Yaâkoubi a ajouté qu'«au fil des jours, le ministre est en train de perdre toute crédibilité car ses pratiques rappellent celles de Sadok Korbi (ancien ministre de l'Education sous Ben Ali, Ndlr)».
Z. A.