Mohamed Goumani, pressenti comme ministre de l'Education dans le prochain gouvernement, a été officiellement dégagé, le 24 janvier 2013 par les membres du Parti de l'alliance démocratique (Pad), dont il le co-fondateur.
Lors d'une réunion extraordinaire tenue jeudi 24 janvier, les membres du Pad ont décidé d'écarter définitivement Mohamed Goumani pour avoir accepté, d'une manière individuelle et sans l'aval du parti, le portefeuille de ministre de l'Education dans le prochain gouvernement.
Le Pad, après avoir discuté avec Ennahdha, parti islamiste dominant le gouvernement, a refusé de participer au prochain gouvernement. Car, Ennahdha ne veut rien céder, s'accroche aux ministères de souveraineté (ceux de la Justice, de l'Intérieur et des Affaires étrangères) et tient à l'existence des Ligues de la protection de la révolution (PPR), dont la plupart des partis de l'opposition exigent la dissolution à cause de leur activisme violent.
Mohamed Goumani, professeur d'éducation civique et religieuse de son état, est une véritable girouette politique.
Courage, fuyons!
De tendance islamiste, il avait pris ses distances d'Ennahdha lorsque ce parti était réprimé par l'ancien régime. Il a intégré le Parti démocratique progressiste (Pdp), de Néjib Chebbi, avant de s'en séparer, en 2008, lorsque les relations du Pdp avec le gouvernement Ben Ali se sont beaucoup détériorées. Courage, fuyons!
Au lendemain de la révolution, M. Goumani a créé son propre parti, qui a eu des poussières aux élections du 23 octobre 2011. L'homme n'avait aucune assise populaire.
Il y a quelques mois, avec son opportunisme habituel, il a pu convaincre quelques militants en rupture avec leurs propres partis ou des personnalités indépendantes de créer le Pari de l'Alliance démocratique (Pad), se positionnant au centre entre la «troïka» au pouvoir et l'opposition. A la première occasion, il a lâché ses camarades pour... un portefeuille ministériel. Fut-ce pour quelques mois...
En voilà un qui est à la hauteur de ses ambitions...
Z. A.