Le chef du gouvernement provisoire a annoncé qu'il va transmettre, dans quelques jours, la liste du nouveau gouvernement à l'Assemblée nationale constituante (Anc). Si elle n'est pas adoptée, il prendra ses responsabilités.
Dans une conférence de presse, au cours de laquelle il a accepté de répondre aux questions des journalistes, après que son cabinet eut affirmé, la veille, qu'il se contenterait d'une allocution, Hamadi Jebali a indiqué qu'il n'a pas réussi à mettre d'accord toutes les parties concernées sur la composition de son nouveau gouvernement.
M. Jebali a admis l'existence de fortes divergences entre les parties qui exigent la neutralité de certains portefeuilles de souveraineté et celles qui n'y voient pas d'intérêt.
Il a cependant souligné que cela est assez normal dans une jeune démocratie, affirmant être optimiste quant à l'issue des concertations entre tous les protagonistes.
Donc, en pratique, M. Jebali va proposer la liste arrêtée à son niveau. On peut s'attendre qu'il y respectera, surtout, les désidératas de son parti, Ennahdha en l'occurrence.
Le débat au sein de l'Anc sera, on l'imagine, très houleux. On peut aussi prévoir que les constituants, et à leur tête Mustapha Ben Jaâfar, auront du mal à se mettre d'accord sur cette liste. Qui atterrira de nouveau sur le bureau de M. Jebali. Ce dernier l'annoncera publiquement telle quelle ou en y changeant quelques noms, question de prendre en compte certains propositions ou critiques des constituants.
Cela prendra, tout au plus, une semaine. Entre-temps, le pays aura perdu plusieurs semaines à discuter de la composition d'un gouvernement dont, quel que soient les nouveaux venus (auront-ils, eux, une baguette magique?), plus personne aujourd'hui n'attend grand-chose.
I. B.