La «Journée porte ouverte», organisée par Nida Tounes, dimanche au Palais des Congrès à Tunis, a été l'occasion de lancer un message direct et franc au peuple mais aussi au parti Ennahdha et au gouvernement Jebali qui «n'arrive ni à reconnaître ni à assumer son échec».
Après le discours de Béji Caïd Essebsi, leader du parti, les membres du bureau exécutif ont répondu, tour à tour, aux questions des journalistes, venus très nombreux. Les petites phrases de la journée...
Béji Caïd Essebsi:
- «Le retard dans la rédaction de la constitution est prémédité. La troïka cherche à ne pas aller aux élections».
- «Pendant notre passage, ni l'eau ni l'électricité n'ont jamais été coupées. Il n'y a pas eu non plus de pénurie de lait. Il n'y a pas eu de fuite des sujets du bac. Nous n'avons pas acheté des moutons de l'étranger. En tout cas, le legs qu'on leur a passé est nettement meilleur que le leur. Car, le peuple était rassemblé autour de son gouvernement qui a accompli son devoir. La police était présente. Les enseignants ont fait leur devoir et nous avons fait les premières élections dans le pays d'une manière transparente».
Khemaies Ksila et Slim Chaker.
Taïeb Baccouche (secrétaire général):
- «Il y a eu deux partis qui ont tout fait pour faire échouer l'initiative de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) ayant proposé un dialogue national. Il y a eu même un bloc parlementaire qui a proposé un projet pour l'exclusion (d'autres partis, Ndlr). Hamadi Jebali s'est, certes, opposé à l'exclusion (et ceci est positif), mais ses propos sont contradiction avec ceux des membres de son parti. Et en réalité, il y a un double discours et une volonté d'exclusion».
- «N'importe quel remaniement sera voué à l'échec. C'est donc un acte inutile. Impossible de sauver le pays sans le dialogue national et rapidement avec une feuille de route bien déterminée. Il faut commencer déjà par changer les ministères régaliens qui sont aux mains du même parti».
- «Le communiqué du 26 janvier 2012 de Béji Caïd Essebsi a rappelé au gouvernement que des partis se sont engagés à ce que la rédaction de la constitution ne dépasse pas le délai d'un an. Et que cette durée pourrait être prolongée de 6 mois. M. Caïd Essebsi a souhaité que ces partis signataires, aujourd'hui au gouvernement, soient les premiers à tenir compte de cet engagement. Mais les voilà les premiers à ne pas le respecter et cela est contraire à toute éthique».
- «Leurs discours et leurs promesses n'ont pas été tenus. Ils (les membres du gouvernement, Ndlr) ont réussi à diviser le pays entre croyants et mécréants semant ainsi la fitna (discorde) dans le pays. Ils ont parlé depuis juillet d'un remaniement. 7 mois après, ils sont incapables de le faire, car il y a une crise, et la feuille de route tracée est, dès le départ, ne tient pas la route».
Taieb Baccouche: "Ennahdha a un double discours et une volonté d'exclusion".
Mondher Belhaj (membre du bureau exécutif):
- «Nous avons encore confiance en la justice et nous espérons qu'elle ne sera pas ébranlée. Tous les jours, on découvre une faille. Nous refusons que la justice soit au service d'un parti. Nous avons, en tout cas réussi, là où ils ont fait des ratages».
Lazhar Akremi (membre exécutif de Nida Tounes):
«Aujourd'hui 24 gouverneurs et 320 délégués appartiennent au même parti, et tous les jours, on apprend qu'un directeur ou un Pdg du même parti a été nommé pour des raisons aujourd'hui claires: les prochaines élections seront falsifiées, non pas à travers les urnes mais à travers l'environnement politique général, comme le recours aux Ligues de la protection de la révolution (LPR) ou aux bénéficiaires des Tok-Tok» (triporteurs dont le gouvernement a importé quelques 21.000 pièces, Ndlr).
Mahmoud Ben Romdhane (membre du bureau exécutif de Nida Tounes) :
-«Plus de 200 experts qui ont d'expérience se sont penchés sur le sujet du développement faisant participer d'autres experts de l'intérieur du pays. Le programme sera annoncé en avril prochain et il répondra à toutes les ambitions du peuple. Nous sommes contre un programme parachuté de la capitale».