Bechir Ben Hassen dirigeant salafisteLe leader des salafistes tunisiens, le prédicateur Béchir Ben Hassen tempête contre les médias tunisens qu'il accuse de vouloir déclencher une guerre civile dans le pays entre les laïcs et les islamistes.

 

Le prédicateur wahhabite, réputé pour ses prêches où il s'attaque aux mœurs et habitudes des Tunisiens, ainsi qu'à leur histoire et culture millénaires, qui s'adressait à ses partisans, dans une vidéo diffusé via le réseau facebook – et reprise par nos confrères ''Babnet'', a lu un article du journal ''Echourouk'', avant de commenter: «Ce journal considère que le hijab est un habit sectaire et c'est le même langage utilisé par le président déchu». Et d'ajouter : «La guerre contre les croyants a commencé et c'est nous qui vaincrons cette fois».

M. Ben Hassen, qui, dans son exil doré français, appelait les fidèles à se soumettre au joug de l'ancien président Ben Ali – dans sa conception wahhabite du pouvoir, qu'il a apprise chez ses maîtres-penseurs saoudiens, les fidèles n'ont pas le droit de s'élever contre leurs dirigeants –, vient aujourd'hui ajouter de l'huile sur le feu des contradictions idéologiques et politiques à l'œuvre en Tunisie dans cette phase transitoire. Il parle de «guerre civile» et affirme que lui et ses partisans vont la remporter! Ce qui constitue un aveu qu'il y est préparé. Comment? Ses partisans sont-ils déjà armés? Combien dispose-t-il de «soldats»?

Bechir Ben Hassen reçu par Marzouki

Le prédicateur salafiste wahhabite Béchir Ben Hassen reçu par le président Moncef Marzouki au Palais de Carthage.

Quant aux médias tunisiens contre lesquels il tempête, on n'a pas encore d'information attestant qu'ils sont armés ou qu'ils disposent de combattants. Idem pour les laïques avec lesquels il semble vouloir se mesurer... 

''Echourouk'', pour sa part, n'a fait qu'exprimer un point de vue, du reste partagé par beaucoup de Tunisiens et de Tunisiennes. En quoi peut-on l'accuser de vouloir déclencher une guerre civile? Une guerre civile dont l'élément déclencheur serait...le port (ou non) hijab? Calmez-vous M. Ben Hassen? 

Il y a des prêches d'apparence banals mais qui trahissent des desseins politiques violents. Les affirmations de M. Ben Hassen, citées plus haut, en font partie.

I. B.