De son exil londonien, le patron de la chaîne satellitaire Al-Moustaqilla et président du parti El Aridha Chaâbia (pétition populaire), continue de narguer ses anciens «frères» du parti islamiste Ennahdha.
L'homme à la Mercedes, qui dirige son parti via Skype, et se refuse inexplicablement de rentrer au pays, alors qu'il lorgne sur la présidence de la république et promet, s'il est élu, de transférer le Palais de Carthage à Ettadhamen, quartier populaire à l'est de Tunis, a parfois de la suite dans les idées. En témoigne son communiqué diffusé dimanche où il appelle le gouvernement Hamadi Jebali «à faire prévaloir l'intérêt supérieur du pays et à présenter immédiatement sa démission à l'assemblée nationale constituante (ANC) en vue de former un gouvernement restreint composé de personnalités compétentes non partisanes qui dirigera le pays jusqu'aux prochaines élections».
Le président du parti El Aridha Chaâbia estime, à juste titre, que la détérioration de la situation du pays exige de la «troïka» au pouvoir de reconnaître son échec et de démissionner, évoquant la possibilité d'un consensus au sein de l'ANC pour la formation d'une nouveau gouvernement provisoire.
M. Hamdi a indiqué aussi qu'«après la démission du gouvernement provisoire, le président de la république, Mohamed Moncef Marzouki ne devrait plus conserver son poste», ajoutant que «cela serait inacceptable et illogique, s'il compte se présenter aux prochaines élections présidentielles».
Tout en appelant ainsi à «décapiter» l'Etat, M. Hamdi n'a pas manqué d'appeler, avec cette parfaite langue de bois qui caractérise ses frères ennemis nahdhaouis, toutes les forces politiques du pays «à faire prévaloir l'intérêt supérieur de l'Etat et à s'unir autour d'un consensus sur des politiques communes de manière à ce que le nouveau gouvernement puisse gérer le pays dans des conditions adéquates», etc., etc.
I. B. (avec Tap).