A Abdelfattah Mourou, qui accuse le CpR de sacrifier à des considérations électoralistes, Adnène Mansar répond qu'Ennahdha «s'enferme de plus en plus» et «tourne les dos à ses engagements». Ambiance..A Abdelfattah Mourou, qui accuse le CpR de sacrifier à des considérations électoralistes, Adnène Mansar répond qu'Ennahdha «s'enferme de plus en plus» et «tourne les dos à ses engagements». Ambiance...

Le vice-président du mouvement Ennahdha Abdelfatah Mourou, a affirmé, dimanche, à la Tap, qu'«une partie du Congrès pour la République (CpR) s'est prise dans un jeu électoral avant l'heure».

M. Mourou laisse ainsi entendre qu'Ennahdha n'est pas dans le même état d'esprit que son allié au gouvernement. Ce qui, on le sait, une contre-vérité absolue: Ennahdha est le parti qui pense le plus aux prochaines élections. La preuve: il fait tout pour qu'elle n'ait pas lieu. 

Un jeu électoral avant l'heure

M. Mourou réagissait à la décision du Conseil national extraordinaire du CpR, samedi, de retirer ses ministres du gouvernement actuel, d'ici une semaine, si le document d'évaluation du gouvernement, objet d'un compromis au sein de la «troïka» au pouvoir, n'est pas signé.

«Il semble que des parties au sein du CpR ont tourné le dos à la crise actuelle et ne pensent qu'aux prochaines échéances. Elles n'assument pas la responsabilité des charges de travail au sein d'une coalition», a relevé le vice-président d'Ennahdha.

«Négocier avec Ennahdha sur des portefeuilles ministériels bien précis (ministères de souveraineté) est une manœuvre visant à priver le mouvement de son droit en tant que parti majoritaire», a-t-il déploré.

Ennahdha «manque de sérieux»

Le porte-parole de la présidence de la république Adnène Mansar (CpR) a estimé, pour sa part, que les déclarations de M. Mourou témoignent «l'incompréhension de ce qui se passe au sein du CpR».

Dans un entretien à la Tap, M. Mansar a indiqué qu'«au niveau interne, le CpR n'a jamais été aussi performant qu'il ne l'est aujourd'hui», estimant que «le message envoyé par Ennahdha marque une tendance à s'enfermer de plus en plus».

M. Mansar a critiqué la position du Conseil de la Choura d'Ennahdha, principale instance de décision du parti islamiste tunisien entre deux congrès, «qui rend les choses difficiles», et qui a «tourné le dos à ses engagements précédents», qui traduisant les revendications de la majorité des partis politiques en Tunisie.
Il a considéré qu'Ennahdha «manque de sérieux dans ses relations avec ses alliés» affirmant qu'«assumer une charge va de pair avec le poids de la responsabilité de chaque parti».

I. B. (avec Tap).