Des sièges d'Ennahdha, des Ligues de la protection de la révolution (LPR) incendiés, des commerces saccagés, des gouverneurs dégagés par les foules et évacués par l'armée, du gaz lacrymogène partout...
Voilà à quoi ressemble la Tunisie, au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd et à la veille de ses funérailles nationales prévues, sans la troïka, demain vendredi à partir de midi. Le départ du cortège aura lieu à la maison de la Culture de Jebel Jeloud.
Les manifestations ont commencé depuis hier à l'annonce de l'assassinat dans toutes les régions et se sont encore poursuivies aujourd'hui. Pour disperser les foules, la police a utilisé comme d'habitude les matraques et les bombes à gaz.
A Monastir, pas moins de 10.000 manifestants se sont rassemblés depuis le matin devant le gouvernorat appelant le gouverneur à «dégager». A Sousse et Sfax, le même scénario. A Siliana, après une manifestation pacifique, quelques jeunes ont mis le feu aux sièges de LPR et autres associations islamistes dépendant d'Ennahdha, parti au pouvoir. A Kelibia (Cap-Bon), le siège d'Ennahdha et le poste de police ont été totalement incendiés. A Nasrallah (Kairouan), le siège d'Ennahdha totalement été incendié. A Gafsa, des affrontements entre citoyens et agents de l'ordre qui ont tiré des bombes lacrymogènes causant des cas d'asphyxie.
Z. A.