Des membres des Ligues de la protection de la révolution (LPR), section du Kram, se sont rassemblés hier à leur siège pour entacher le parcours du martyr Chokri Belaïd, défendre le «gouvernement légal» et menacer les opposants.
«Chokri Belaïd est un citoyen tunisien et il est mort. Demain c'est son enterrement. Mais prudence, il n'a jamais représenté ni les pauvres ni les militants ni les exclus ni les prisonniers ni encore les torturés. Et à chaque fois qu'il a défendu quelqu'un, ce dernier n'a jamais été acquitté. Si son client est condamné à 6 mois de prison, sa peine ne sera pas réduite mais aggravée de 10 ans, et je défie quiconque de me citer quelqu'un qu'il a défendu et en qui est sorti libre», a lancé Imed Dghij, du bureau des LPR du Kram.
Le chef des LPR du Kram n'a pas manqué de s'adonner à son exercice favori : menacer l'opposition. «Jusque-là, nous sommes en train de nous retenir. N'écoutez pas les médias. Peuple : les médias mentent et sont en train de vous induire en erreur et gonfler l'image de Chokri Belaïd. Demain enterrez-le, rentrez vite chez vous et bouclez-la. C'est quoi ces slogans contre le gouvernement légitime que vous cherchez à faire tomber», a-t-il lancé menaçant.
M.Dghij rappelle à ses partisans (proches d'Ennahdha, parti au pouvoir) que les vrais martyrs sont tombés pendant la révolution, pendant les évènements de l'ambassade américaine, pendant les événements d'A-Abdellia à Sousse, à Douar Hicher... où une femme a trouvé la mort dans un affrontement entre les forces de l'ordre et des salafistes djhadistes.
«Ce sont ces gens-là, les musulmans dans les quartiers pauvres qui défendent la cause de l'islam et qui ont fait tomber Ben Ali et ce sont nos martyrs et pas les autres... Si vous le vouliez, nous sommes prêts au combat, vous, votre taille est 0, 000 (score des élections des partis d'opposition selon lui, Ndlr) et le peuple est musulman et n'abdiquera pas», a-t-il conclu en lançant un chapelet d'insultes à l'opposition «qui aspire à des sièges, instrumentalise son sang (Chokri Belaïd, Ndlr) et son affaire... Sa mort ne nous concerne pas, surtout qu'il y a une campagne menée contre l'islam».
Z. A.