Du côté de Montfleury et du Passage à Tunis, des jeunes, à bord des camions, descendent pour casser, piller et semer des troubles. La police réplique en tirant des bombes lacrymogènes et arrête certains casseurs en flagrant délit. Qui sont-ils? Qui les envoie? Le saura-t-on un jour?
Selon le ministère de l'Intérieur, «il s'agit de délinquants qui veulent profiter de l'occasion (obsèques nationales de Chokri Belaïd Ndlr) pour casser, saccager et piller», a déclaré aux médias Khaled Tarrouche, chargé de la communication auprès du ministère de l'Intérieur.
Selon d'autres sources sécuritaires «des bâtons et une épée ont été saisis par les forces de sûreté dans un coffre d'une Audi A3, type Sport, appartenant à des éléments des Ligues de la protection de la révolution», rapporte Shems FM.
Selon encore la même source, «les forces de sûreté ont expliqué que le véhicule immatriculé dans le département des Bouches-du-Rhône (région de Marseille, France), était stationné à l'avenue Ibn Khaldoun, perpendiculaire à l'avenue Habib Bourguiba».
Actuellement, l'Avenue Habib Bourguiba est fermée à la circulation.
Depuis hier, dans des pages Facebook islamistes, des appels ont été lancés pour empêcher l'enterrement de «l'athée Chokri Belaïd dans un cimetière musulman». Ce n'est pas pour les décevoir ou les énerver, mais le leader de gauche a eu droit à des obsèques nationales et a été accompagné à sa dernière demeure par des dizaines de milliers de Tunisiens et de Tunisiennes.
D'autres appels ont été partagés pour organiser aujourd'hui, après la grande prière du vendredi, une «milliounia» (une manifestation d'un million de personnes) pour défendre la légitimité du gouvernement Ennahdha.
Toujours sur les réseaux sociaux, mais dans l'autre camp, des appels sont lancés aux citoyens pour qu'ils se mobilisent pour protéger les biens publics et privés et être attentifs aux fauteurs de troubles qui risquent de se mêler aux manifestants pour faire déraper le mouvement pacifique de protestation contre l'assassinat du leader du Front populaire.
Z. A.