«L'aile extrémiste du mouvement Ennahdha a rassemblé 3000 personnes samedi sur l'avenue Habib Bourguiba, dont la moitié ont été ramenées par des bus de l'intérieur du pays, et ce parti veut continuer de gouverner le pays».
C'est ce qu'a déclaré le porte-parole du parti El-Massar (Voie démocratique et sociale) Samir Ettaïeb, samedi, dans un talk-show sur la chaîne Nessma TV.
«Ennahdha veut gouverner le pays avec 3.000 manifestants. Ne leur disons: ''La partie est terminée. Vous ne passerez plus''», a dit le porte-parole d'El-Massar, et d'ajouter: «Ils ont profité des résultats élections du 23 octobre 2011 pour installer leurs affidés dans tous les rouages de l'Etat : au gouvernement, dans les municipalités, comme gouverneurs, Pdg des sociétés publiques..., mais ils ne réussiront plus, à l'avenir, dans leur volonté de domination.»
M. Ettaieb compare ici les 1,4 millions de personnes qui avaient, vendredi, accompagné à sa dernière demeure le leader de gauche Chokri Belaïd, assassiné mercredi à la sortie de son domicile, avec la contre-manifestation organisée par Ennahdha, samedi, sur l'avenue Habib Bourguiba, avec la participation des représentants de l'aile dure du mouvement, notamment Lotfi Zitoun, Habib Ellouze, Abdelkérim Harouni, Ameur Lârayedh et Walid Bennani, des apprentis faucons qui cherchent à ajouter de l'huile sur le feu.
«Vendredi, tous les Tunisiens se sont rassemblés pour dire non à la haine et la violence. Alors que les partisans de la haine et de la violence se sont exclus eux-mêmes de ce mouvement. Ils ont lâché des groupes de délinquants pour casser et agresser les gens pour essayer de perturber le bon déroulement des obsèques et occuper ainsi les forces de l'ordre», a dit M. Ettaieb, par allusion aux jeunes, ramenés par camions entiers des quartiers populaires, pour saccager, voler et incendier des voitures dans l'environnement du cimetière El Jellaz, mais aussi au centre-ville de Tunis.
Il n'est pas difficile d'imaginer qui a payé ces jeunes délinquants, munis de bâtons et d'épées, et qui les a chargés de cette sale besogne.
I. B.