N'ayant pas confiance pour le moment en la justice tunisienne, les camardes du martyr Chokri Belaïd, assassiné mercredi, sont décidés à recourir à la justice internationale.
C'est ce qu'a déclaré, samedi, sur le plateau de Nessma TV, Abdennaceur Laâouini, avocat, membre du Parti des patriotes démocrates unifié (Watad) et du Front populaire et ami de Chokri Belaïd, assassiné le 6 février par des inconnus et enterré, vendredi, par 1,4 million de Tunisiens et de Tunisiennes en pleurs et unis contre la haine et la violence politique.
Me Laâouini a précisé que faute de confiance dans la justice tunisienne, contrôlée par le ministre nahdhaoui Noureddine Bhiri, «le Front populaire se dirigera vers les tribunaux internationaux». Car, selon lui, la magistrature tunisienne n'est pas encore vraiment indépendante.
Deux jours avant l'assassinat du militant Chokri Belaïd devant son domicile, les juges réunis au sein de leurs association et syndicat ont décrété, à l'unisson, l'échec de la réforme du système judiciaire. Le 4 février, il ont porté le brassard rouge, première action de protestation qui sera suivie par d'autres.
Selon nos sources, un collectif d'avocat planche déjà sur la constitution d'un dossier autour de cette affaire qui sera remis aux Nations unies et à la Cour pénale internationale, entre autres instances concernées.
Au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd, Me Laâouini avait déclaré à Mosaïque FM qu'il considère le mouvement Ennahdha et Rached Ghanouchi comme responsables de cet assassinat. Il a aussi souligné la responsabilité directe de ministre de l'Intérieur.
Z. A.