Mohsen Marzouk explique, sur sa page officielle Facebook, les calculs politiques d'Ennahdha, derrière le rejet du projet de «gouvernement de compétences» proposé par le chef du gouvernement Hamadi Jebali. Nous reproduisons sa réflexion ci-dessous...

 

«Le refus exprimé par Ennahdha au projet de gouvernement de technocrates de Jebali relève surtout de la mise en scène. Il y a peut être certaines personnes ou groupes à Ennahdha qui ne sont pas d'accord avec cette initiative. Mais ceux-là ne sont même pas d'accord avec eux-mêmes. Ennahdha espère se faire une nouvelle notoriété après ses multiples échecs. L'idée du gouvernement de compétences lui permet de faire un désengagement d'apparence, qui lui donnera l'opportunité de faire oublier aux  Tunisiens ses déboires et faire endosser les suites de son échec au nouveau gouvernement.

«Son refus actuel cache aussi une autre carte: aller dans le sens d'un gouvernement de panachage (ministres politiques et ministres technocrates) qui lui permettra de garder certains postes ministériels.

«Le refus lui permet, par ailleurs, de se mettre aussi dans la position de ceux qui acceptent le compromis. Et de faire des concessions! Ils ne pensent pas à l'intérêt du pays mais aux leurs.

«C'est pour cette raison que notre position vis-à-vis de cette initiative repose surtout sur des conditions fondamentales (voir le communiqué de Nida Tounes à ce propos). Nous voyons que ces conditions ne sont pas remplies... et que tout ce qui se fait actuellement ressemble à une farce contraire à l'esprit d'un gouvernement de compétences ou d'union nationale que nous avions eu l'initiative de proposer avec nos partenaires démocrates, depuis plus d'une année.

«Nous sommes les premiers patriotes, mais nous serons les derniers dupes. A bon entendeur?»

* Membre du bureau politique de Nida Tounes.