La veuve du leader assassiné est en passe de devenir l'icône féminine de la révolution tunisienne, alors que la ministre provoque la risée des Tunisiens à chaque fois qu'elle ouvre la bouche.
Par Sonia Mabrouk*
La veuve du martyr Chokri Belaid et la ministre des Affaires de la femme et de la famille ont assez marqué les Tunisiens depuis l'assassinat du leader de la gauche radicale.
Mais autant Mme Khalfaoui, suscite de plus en plus la sympathie, le soutien et l'intérêt des Tunisiennes et Tunisiens, autant Mme Badi provoque un véritable tollé à chaque apparition médiatique.
Basma Khalfaoui rend visite à la veuve du policier tué lors des évènements survenus le jour de la mort de Chokri Belaid.
La première, bien qu'endeuillée, agit avec dignité, circonspection et abnégation et se mobilise pour l'idéal de la justice, de la liberté et de la solidarité; la seconde multiplie les sorties médiatiques hasardeuses et semble préoccupée par son avenir politique personnel.
En lui lançant le 11 février sur Mosaïque FM: «Tout ce qui vous intéresse c'est garder votre poste de ministre», Mahdi Ben Gharbia n'imaginait pas la réaction hystérique, disproportionnée et arrogante de la ministre, sensée être moins colérique car elle représente la famille, femme et l'enfant. Pas étonnant que de plus en plus de femmes n'hésitent plus à lui lancer, sur sa propre page FB, qu'elle ne les représente pas.
En bon ministre des Affaires de la femme et de la famille, en charge de l'enfance, Mme Badi aurait dû sans doute prendre la peine de rendre visite aux veuves des deux martyrs (mères de 6 enfants): Chokri Belaïd et Lotfi Ezzar, l'officier de police tué lui aussi le 6 février, hélas...
Et c'est une femme en deuil en l'occurrence, Mme Belaïd qui va faire le boulot de la ministre en se rendant au domicile de la femme du policier assassiné, un geste fort généreux et symbolique que tous les Tunisiens ont fortement apprécié.
La ministre de la Femme, avec le sourire, montre les chaussures appartenant à Leïla Trabelsi, épouse de l'ex-président.
Sans le vouloir Mme Khalfaoui est en passe de devenir l'icône féminine de la révolution tunisienne et le symbole de la femme en Tunisie comme ailleurs: stoïque, digne et rebelle, la verrons-nous un jour ministre, histoire de nous faire oublier certaines prestations indignes de la femme tunisienne reprochées à Mme Badi.
* Enseignante.
