Le parti Ennahdha cherche par tout moyen à faire disculper les présumés tueurs de Lotfi Nagdh, quitte à faire voter une loi en ce sens à l'Assemblée nationale constituante (Anc). C'est, en tout cas, ce que leur a promis Sahbi Âtig, président du bloc parlementaire d'Ennahdha.
Après avoir publié un communiqué, début février, appelant à la libération des présumés tueurs de Lotfi Nagdh, en octobre dernier, à Tataouine, Ennahdha continue de défendre les siens en cherchant une issue légale, en considérant le meurtre du militant de Nida Tounes comme un acte entrant dans le cadre de l'assainissement de l'administration et de la protection des principes de la révolution.
Selon nos confrères de ''Tanit Press'' , Sahbi Âtig et l'élu de Tataouine Ali Fares (connu pour avoir roulé auparavant pour Ben Ali) ont rendu récemment visite aux présumés tueurs de Lotfi Nagdh en prison et leur ont promis la libération après le vote d'une loi à l'Assemblée nationale constituante (Anc) et avec le soutien du ministre de la Justice.
Au moins dix personnes sont actuellement en prison, accusées d'avoir participé au meurtre, le 18 octobre, de Lotfi Nagdh, président de l'Union tunisienne de l'agriculture et coordinateur de Nida Tounes à Tataouine.
A part les membres des Ligues de la protection de la révolution, dont le président du bureau, Saïd Chebli, deux membres du bureau d'Ennahdha à Tatouine sont aussi impliqués dans ce meurtre. Il s'agit de Louhichi El Fakhem, chargé de la communication du bureau d'Ennahdha à Tataouine, et Mabrouk El Qasser, chargé des finances du même parti.
Ces derniers ont été vus, selon le témoignage de deux personnes, le bâton à la main et appelant la foule qui s'acharnait sur feu Lotfi Nagdh, à continuer à «tuer les chiens».
Selon notre source, les LPR sont en train de faire pression sur Ennahdha pour faire enterrer cette affaire par n'importe quel moyen.