L'élue d'Ettakatol Lobna Jeribi a appelé jeudi à la sanction des députés qui incitent à la haine et à la violence à travers leurs interventions au même sein de l'Assemblée nationale constituante (Anc). Lobna Jeribi fait allusion, sans les nommer, à certains députés d'Ennahdha qui ne cessent d'inciter à la haine à chaque fois qu'ils ont la parole.
«J'accuse cette milice qui rôde dans nos rues, j'accuse les membres des Ligues de la protection de la révolution (LPR), j'accuse les médias qui donnent de la visibilité à des personnes qui montrent en direct leur linceul, j'accuse les personnes qui utilisent les mosquées pour appeler à la haine et aux violences, et que tous soient punis sans distinction», a-t-elle lancé. Et d'ajouter, très emportée: «Nous devons montrer l'exemple ici, et punir tous ces députés qui, à chaque fois qu'ils prennent la parole, c'est seulement pour insulter, pour dénigrer l'autre, pour appeler à la haine et aux violences».
Lobna Jeribi s'interroge aussi sur certains blocs parlementaires qui, après avoir adopté l'initiative de Hamadi Jebali de constituer un gouvernement de compétences non partisanes, sont revenus sur leur décision et appellent aujourd'hui à un gouvernement d'unité nationale, animés par des petits calculs et oubliant l'intérêt général du pays.
«Si le 6 février, Hamadi Jebali n'avait pas décidé la constitution d'un gouvernement de compétences, vous n'avez aucune idée de ce qui aurait pu se passer. Car sans cette proposition, impossible de pouvoir absorber la colère des Tunisiens qui ne croient plus en nous, et ne croient à plus rien», a dit Mme Jeribi.
Lobna Jeribi, qui est aussi rapporteur de la Commission de la planification, des finances et du développement à l'Anc, a eu l'occasion de rencontrer, en novembre dernier, les membres des LPR du Kram, qui sont aussi des extrémistes religieux, et elle a constaté leur dangerosité et jusqu'où ils sont capables d'aller. Ce jour-là, ils lui ont demandé de s'opposer à ce que des représentants de Nida Tounes siègent à l'Assemblée. Mme leur avait alors donné raison et a même déclaré qu'il y a beaucoup de failles dans le projet de constitution. Mais là, c'était avant l'assassinat du leader de gauche Chokri Belaïd et la décision d'Ettakatol de se retirer de la «troïka».
Z. A.