Si l'on en juge par la première image sortie de la réunion, cet après-midi, entre Hamadi Jebali et les responsables des partis politiques, on peut dire que les visages trahissent une grande perplexité.
Le chef du gouvernement provisoire devrait présenter les derniers développements de son projet de constitution d'un gouvernement de compétences nationales indépendantes des partis politiques et le fruit de ses concertations avec les responsables des partis. Il devrait ensuite écouter ses hôtes, avant de décider s'il doit aller de l'avant en présentant son gouvernement à l'approbation de l'Assemblée nationale constituante (Anc) ou s'il doit plutôt, en cas de rejet massif de son initiative, présenter sa démission au président provisoire de la république.
Plusieurs partis s'opposent au projet, notamment le sien, Ennahdha, et son principal allié le Congrès pour la république (CpR), ainsi qu'Al-Âridha Chaâbia (populiste) et le Front populaire (gauche radicale), dont les dirigeants ont préféré boycotter la réunion.
Malgré le soutien dont il bénéficie de la part d'Ettakatol, jusqu'ici membre de la coalition au pouvoir, et des nombreux partis de l'opposition (Nida Tounes, Al-Jomhouri, Al-Massar, etc.), il y a peu de chance pour que Jebali puisse obtenir un vote majoritaire à l'Assemblée. Ses frères ennemis d'Ennahdha (79 députés) ayant juré de voter contre comme un seul homme (les femmes, on le sait, ont peu compté dans les rangs du parti islamiste).
Les traits fermes, sur la photo, de Rached Ghannouchi, Hamadi Jebali, Mohamed Abbou et Mustapha Ben Jaâfar n'augurent rien de bon.
Attendons voir...
R. K.