Adel FekihL'ambassadeur tunisien à Paris, Adel Fekih (Ettakatol) serait-il démis de son poste pour avoir tenu des propos peu tendres à l'égard du parti Ennahdha? La question est posée dans les coulisses du ministre des Affaires étrangères.

Selon Adel Fekih, qui parlait dans une interview à nos confrères du ''Point.fr'', la Tunisie est dans une «situation critique et complexe», et qu'il était temps d'espérer que les «partis politiques prennent des mesures courageuses», a-t-il déclaré.

Adel Fekih a notamment pointé du doigt les responsables du parti Ennahdha: «Ils doivent faire des concessions, et notamment le parti majoritaire Ennahdha. Il porte une grande responsabilité sur l'évolution en cours. Son comportement peut faire basculer la transition démocratique vers le succès ou l'échec».

L'ambassadeur de Tunisie a notamment rappelé que «les Ligues de protection de la révolution (LPR) sont parfois à l'origine d'actes de violence; elles devraient être dissoutes, comme le demandent plusieurs partis politiques et là, Ennahdha est visé. Ce parti est accusé de faire obstacle à une justice transitionnelle indépendante, et le remaniement ministériel prévu depuis plus de six mois a été bloqué à cause du refus d'Ennahdha d'accepter cette demande de ses partenaires de la coalition».

M. Fekih a ajouté qu'il y a aujourd'hui des discours appelant à la violence dans «certaines mosquées avec des imams dont le prêche est très virulent et politisé. Ils appellent à tuer certaines personnalités. Je ne comprends pas pourquoi on n'arrive pas à les neutraliser. Un appel à la violence doit être condamné fermement judiciairement et institutionnellement».

Z. A.