Le secrétaire général du Congrès pour la république (CpR), Mohamed Abbou, a présenté hier sa démission, à l'issue du Conseil national du parti à Kairouan. D'autres démissions ont suivi.
Son épouse Samia Abbou et les membres du bureau exécutif Samia Lazhar Chemli et Souhir Dardouri ont, à leur tour, rendu le tablier et quitté définitivement le parti, redevenu ce qu'il a toujours été, à savoir une succursale du parti islamiste Ennahdha.
Selon Lazhar Chemli, expliquant les raisons de son départ, «le CpR a tourné le dos à ses principes et je ne peux plus continuer à le cautionner».
La députée Samia Abbou a annoncé sa démission, aujourd'hui, sur sa page officielle Facebook. Idem pour Souhir Dardouri.
Mohamed Abbou a refusé, dès le départ, l'initiative du chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali pour la constitution d'un gouvernement de compétences nationales indépendantes des partis, mais il a exigé la neutralité des ministères de souveraineté, qui devraient être attribués à des personnalités indépendantes des partis. Plusieurs dirigeants de son parti, comme les ministres de la Femme Sihem Badi et de l'Emploi Abdelawahab Maâtar, et d'autres nahdhaouis infiltrés dans ce parti soi-disant laïque, ont une approche différente.
Alors que Rached Ghannouchi a déploré ces démissions, son gendre Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères, a déclaré aux médias que cette démission ne va rien changer à la donne, car les décisions d'Ennahdha seront soutenues par d'autres alliés. MM Ghannouchi et Abdessalem sont bien informés, bien sûr, de ce qui se passe au sein du CpR et peut-être aussi d'Ettakatol, s'ils n'en tirent pas les fils à distance.
De son côté, Fathi Ayadi, porte-parole du conseil de la Choura, espère encore que Mohamed Abbou et ses camarades reviendront sur leur décision.
Z. A.