Deux ans après la révolution, 77% de Tunisiens pensent, selon un sondage réalisé par Elka en partenariat avec The International Republican Institute, que leur pays n'est pas sur la bonne voie. Contre 19% qui se disent enthousiastes, et pensent que la Tunisie va très bien.

 Selon les sondages effectués au lendemain de la révolution (mars 2011), par la même source, 79% des Tunisiens étaient dans cet état d'esprit positif. Autant dire qu'en deux ans, la situation dans le pays (ou son appréciation générale) s'est gravement dégradée.

Selon Iqbal Elloumi, directeur de l'institut Elka, interviewé par Mosaïque FM, «les Tunisiens, à l'époque, étaient euphoriques et n'avaient pas encore d'idée sur les difficultés que leur pays pourrait traverser».

M. Elloumi a précisé également que le nouveau sondage a été réalisé sur un échantillon de 1.616 personnes représentant les 24 gouvernorats entre fin décembre 2012 et début janvier 2013, et bien avant l'assassinat de Chokri Belaïd. On pourrait donc estimer que les résultats ont sans doute changé depuis. Et pas dans le bon sens.

Concernant le rendement du gouvernement Jebali, 64% n'en sont pas satisfaits, contre 7% estimant qu'il a marqué des points.
En revanche, l'image des hommes politiques a beaucoup régressé chez une majorité des Tunisiens, qui font plutôt confiance à Béji Caïd Essebsi, leader de Nida Tounes (64% pour, 43% contre), à Rachid Ammar, chef d'Etat major des armées (55% pour, 22% contre) et Ali Lârayedh (42% pour, 37% contre). Tous les autres sont en chute libre.

Pour qui voter? Selon M. Elloumi, Ennahdha est encore en première place (18%), talonné par Nida Tounes (17%). Malgré le fait que le programme de ce parti ne soit pas encore rendu public, les Tunisiens pensent que Nida Tounes est capable d'instaurer la sécurité et pourrait booster l'économie.

Un autre résultat mérite d'être analysé: 14% de Tunisiens sont décidés à voter pour le même parti que lors des élections du 23 octobre 2011, alors qu'une écrasante majorité, déçue, compte voter pour d'autres partis.

Z. A.