Hamadi JebaliCe n'est pas un scoop, et c'était même attendu : le chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali a présenté aujourd'hui sa démission au président provisoire de la Républlique Moncef Marzouki.

 

Son initiative de constitution d'un gouvernement de compétences nationales indépendantes des partis ayant été rejetée, et d'abord par son propre parti, Ennahdha, où il compte désormais ses plus redoutables adversaires, M. Jebali, a dû se rendre à l'évidence : ses camarades du parti islamiste ne sont pas prêts à lâcher la moindre parcelle de pouvoir. Comme l'a dit le président du mouvement, Rached Ghannouchi, samedi dernier, lors d'un meeting à l'Avenue Habib Bourguiba à Tunis : «Ennahdha ne lâchera jamais le pouvoir».

Hamadi Jebali, qui a cru un instant, après l'assassinat du leader de gauche Chokri Belaïd, pouvoir créer un consensus national pour la seconde phase de transition, n'a malheureusement pas trouvé, au sein de son propre parti, des patriotes qui mettent l'intérêt général du pays au dessus de celui de leur parti ou de leurs soif de pouvoir et des prébendes qui y sont liés.

Avec cette démission, le pays est de nouveau projeté dans l'inconnu.

I. B.