Le député Habib Ellouze, membre du conseil de la Choura d'Ennahdha, a été entendu jeudi matin par le juge d'instruction à propos de l'assassinat le 6 février du dirigeant de gauche Chokri Belaïd.

 

Lors de son audition, jeudi matin, par le juge d'instruction de la 13e Chambre auprès du Tribunal de la première instance de Tunis, le député d'Ennahdha a déclaré qu'il n'a aucun contact, ni de près ni de loin, avec des cadres du ministère de l'Intérieur.

Le député a été convoqué suite aux témoignages des journalistes Zied El-Hani et Soufiène Ben Farhat, entendus tous deux en tant que témoins la semaine dernière par le même juge d'instruction, et qui ont révélé l'existence d'un appareil parallèle au sein du ministère de l'Intérieur qui serait en relation directe avec certains dirigeants d'Ennahdha, dont Habib Ellouze.

Le député nahdhaoui a toujours appelé à des rassemblements pour condamner les journalistes, devenus sa bête noire. Il leur a toujours reproché de ne pas être du côté du gouvernement et du parti au pouvoir.

Plusieurs vidéos ont été partagées sur les réseaux sociaux montrant la haine qu'il vouait au martyr Chokri, qu'il accusait d'avoir menti au peuple et roulé, sous l'ancien régime, pour la police politique.

Plusieurs autres membres d'Ennahdha, dont le ministre de l'Intérieur Ali Lârayedh et celui de l'Agriculture Mohamed Ben Salem – tous deux pressentis pour le poste du chef du gouvernement prochain –, ont à leur tour accusé le martyr d'avoir semé les violences dans le pays, notamment lors des évènements de Siliana, fin novembre dernier.

Z. A.