Abdelfattah Mourou, vice-président d'Ennahdha et membre du Conseil de la Choura, a reçu à trois reprises des menaces de mort. Il s'était illustré récemment par des propos peu amènes à l'égard du chef de son parti, Rached Ghannouchi.Abdelfattah Mourou, vice-président d'Ennahdha et membre du Conseil de la Choura, a reçu à trois reprises des menaces de mort. Il s'était illustré récemment par des propos peu amènes à l'égard du chef de son parti, Rached Ghannouchi.

Dans une déclaration à Shems FM, l'avocat et dirigeant islamiste Abdelfattah Mourou a raconté : «Il y a 3 ou 4 jours, j'ai reçu des appels téléphoniques de la part d'inconnus me menaçant de mort. Tous les appels ont été effectués depuis un taxiphone. Le premier m'a dit qu'il était temps de préparer mon linceul. Le second et le 3e m'ont prévenu que je vais avoir une balle au cerveau... Un arrière-fond sonore indique qu'il y a tout un groupe, car j'ai entendu beaucoup de brouhaha... J'ai répondu que je ne vais jamais faire des choses à l'encontre de mes convictions et que je ne me contredirai jamais».

Depuis, son parti, Ennahdha en l'occurrence, a mis à sa disposition une garde pour le protéger.

Abdelfattah Mourou a toujours été la cible d'agressions par des islamistes extrémistes. Le 6 août dernier, lors d'une rencontre à Kairouan, un islamiste extrémiste lui a jeté un verre sur le front. Il a été transporté aux urgences, après avoir trop saigné.

Le 24 janvier, des individus du mouvement salafiste l'ont agressé verbalement à Jemmal (Sahel) le traitant d'athée et il a fallu des interventions pour qu'il sorte indemne de la ville.

Le 15 février, 9 jours après l'assassinat de Chokri Belaïd, le magazine français ''Marianne'' a publié une interview de Abdelfattah Mourou. Ce dernier est sorti du rang et a appuyé l'initiative du chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali pour la constitution d'un gouvernement de technocrates, osant critiquer, au passage, l'inamovible chef d'Enahdha. «Rached Ghannouchi doit quitter Ennahdha. Il mène le pays vers le désastre», a-t-il notamment dit.

Suite à cette interview, plusieurs membres de son parti se sont révoltés contre lui en le bombardant de critiques.

Z. A.