Ali Larayedh Moncef MarzoukiLes slogans qui seront scandés lors du rassemblement, aujourd'hui, à l'avenue Habib Bourguiba à Tunis, seront axés sur les échecs de Ali Lârayedh à la tête du ministère de l'Intérieur.

 

Beaucoup de Tunisiens, et pas seulement dans les rangs de l'opposition, semblent déçus par la nomination d'Ali Lârayedh pour former le prochain gouvernement de coalition. Car ils gardent en tête la liste de ses nombreux échecs. «Le ministre qui a brillé par son incompétence, aurait mieux fait de démissionner», disent-ils.

Sur l'une des affiches préparées pour l'occasion, on lit: «Près de 80 mausolées détruits, découverte de dépôts d'armes dans plusieurs régions du pays, suicide d'un cadre de l'armée accusé d'appartenir à un réseau terroriste, alliance avec des personnes ayant roulé pour l'ancien régime, assassinat de Chokri Belaïd...».

Sur d'autres affiches, on se montre plus précis sur les faits et les dates: «Le 9 avril : les forces de l'ordre soutenues par les milices des Ligues de la protection de la révolution (LPR) proches d'Ennahdha, ont agressé des manifestants pacifiques faisant plusieurs blessés. Le 12 juin : évènements d'Al-Abdellia, des salafistes ont incendié plusieurs institutions notamment des postes de police. Le 3 septembre : une jeune femme a été violée par des agents de police et le porte-parole du ministre a donné une autre version des faits. Le 8 septembre, Abderraouf Khammassi est mort sous la torture dans le poste de police judicaire de Sidi Hcine Sejoumi. Le 14 septembre : attaque de l'ambassade et de l'école américaines pardes extrémistes religieux qui a fait 4 morts de la mouvance salafiste et beaucoup de blessés dont près de 80 agents de police. Le 18 octobre : des membres des LPR, soutenus par des membres d'Ennahdha et du Congrès pour la république (CPR), ont lynché à Tataouine Lotfi Nagdh (président de l'Union des agriculteurs et coordinateur de Nida Tounes, Ndlr) jusqu'à la mort et le porte-parole du ministère de l'Intérieur, anticipant l'enquête, a fait le jour même une déclaration à la télévision affirmant que le défunt est mort suite à une crise cardiaque. Le 28 novembre: pendant les évènements de Siliana, plusieurs jeunes, ayant fait l'objet des tirs de la police, ont perdu la vue. Le soir-même, Ali Lârayedh a déclaré à la télévision que le martyr Chokri Belaïd est derrière ces violences, sans jamais apporté lamoindre preuve de cette affirmation. Le 4 décembre, un groupe des LPR a attaqué le siège de l'Union générale tunisienne de travail (Ugtt) faisant plusieurs blessés. Le 6 février : assassinat politique de Chokri Belaïd...».

Et la liste risque de s'allonger encore, si M. Laârayedh est confirmé dans le poste de chef de gouvernement avec, on l'imagine, un contrôle à distance du ministère de l'Intérieur.

Z. A.