Le tribunal de Tataouine a accepté, hier, d'écouter d'autres témoins dans l'affaire de Lotfi Nagdh, assassiné le 18 octobre par des membres de Ligues de la protection de la révolution (LPR) en complicité avec des membres d'Ennahdha.
Selon Ridha Belhaj, directeur du bureau exécutif de Nida Tounes, et l'un des avocats de la famille du défunt Lotfi Nagdh, président de l'Union régionale des agriculteurs et coordinateur de Nida Tounes à Tataouine (sud), «le fait d'accepter d'auditionner d'autres témoins montre que l'affaire semble être sur la bonne voie».
Etant sur place pour défendre les intérêts de la famille Naqdh, M. Belhaj a profité de l'occasion et rendu visite à la veuve, frère et enfants du défunt.
Le parti Ennahdha, dont au moins deux membres du bureau de Tataouine sont actuellement derrière les barreaux en relation avec ce meurtre, cherche par tout moyen à faire de la pression pour faire disculper les présumés tueurs de Lotfi Nagdh.
«A part les sit-in devant le tribunal pour faire pression sur le juge, les témoins, eux aussi, sont en train de subir beaucoup de pression dans cette affaire», indique un membre du bureau exécutif de Nida Tounes
Fin janvier, le député d'Ennahdha Ali Fares (un proche de l'ancien régime recyclé dans Ennahdha) a osé rendre un hommage vibrant aux présumés tueurs de Lotfi Nagdh en demandant aux députés à l'Assemblée nationale constituante (Anc) de les dédommager car, selon lui, «ils se sont mobilisés pour assainir le pays et protéger la révolution.» (sic !)
Trois jours avant l'assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février, le bureau d'Ennahdha a publié un communiqué demandant la libération des 10 personnes actuellement en prison dans l'affaire de l'assassinat de Lotfi Nagdh.
Quelques jours après cet assassinat, Sahbi Âtig, président du bloc parlementaire d'Ennahdha, a effectué, en compagnie de Ali Fares, une visite à la prison de Tataouine où il aurait, selon certaines sources, promis la libération de tous les accusés et le classement de l'affaire.
Z. A.