Sami Abbou Béji Caïd EssebsiLe parquet de Tunis a ouvert une enquête pénale sur la base des déclarations de Samia Abbou, le 7 février, où elle a accusé le président du mouvement Nida Tounes Béji Caïd Essebsi, d'être «responsable» de l'assassinat de Chokri Belaïd.

«Le parquet va auditionner, lundi, Béji Caïd Essebsi, en tant que partie ayant subi un préjudice suite aux déclarations de Mme Abbou, qui ont porté atteinte à sa personne et à sa position d'homme politique et de président de parti», a indiqué dans un communiqué, rendu public vendredi, Abdessattar Messaoudi, l'avocat de M. Caïd Essebsi.

M. Caïd Essebsi va se constituer partie civile et poursuivre Mme Abbou pour propos calomnieux et diffamatoires, a ajouté Me Messaoudi.

Au lendemain de l'assassinat de l'homme politique Chokri Belaïd, l'élue de l'Assemblée nationale constituante (Anc) et dirigeante du Congrès pour la république (CpR), parti allié d'Ennahdha dans la coalition au pouvoir, a accusé publiquement le président de Nida Tounes d'être «responsable de ce qui se passe aujourd'hui en Tunisie». «Béji Caïd Essebsi a déclaré que ce gouvernement sera fini avant l'adoption de la loi sur l'immunisation de la révolution», avait indiqué Mme Abbou, affirmant que l'assassinat de Chokri Belaïd faisait partie de son plan.

Ces déclarations, relayées par les médias et les réseaux sociaux ont eu un grand retentissement.

Sans s'immiscer dans les affaires de la justice, on peut affirmer que Mme Abbou, avocate de son état, a perdu là une occasion de se taire. L'accusation portée contre M. Caïd Essebsi est pour le moins légère et dénote une haine personnelle pour le personnage.

Mme Abbou n'a pas exprimé une opinion : elle a porté atteinte à l'honneur et à l'image d'un dirigeant politique qui fut ministre (de l'Intérieur, de la Défense, des Affaires étrangères) et président de la Chambre des députés. M. CaïdEssebsi a été aussi, faut-il le préciser, le Premier ministre qui a organisé les premières élections libres et transparentes dans le pays, le 23 octobre 2011, ayant permis à Mme Abbou et à ses camarades du CpR d'accéder à l'Assemblée.

I. B.